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232 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

gue, etc.). Les premières, selon Fontan, ne accidentelles. L’eau de chaux dans les eaux
contiennent que du sulfure de sodium et à base de soude ne produit aucun trouble
doivent être nommées eaux sulfurées natu­ dans le premier moment, ce n’est qu’après
relles; les secondes renferment du sulfure une heure environ que le liquide com­
de calcium combiné à de l’acide sulfhydri- mence à se troubler et à déposer du sili­
que et formant du sulfhydrate de sulfure. cate de chaux, de l’oxyde de fer et de la
Fontan appela ces dernières eaux sulfurées matière organique ; au contraire, le même
accidentelles. réactif donne immédiatement dans une eau
Fontan dressa le tableau suivant, pour sulfurée calcique un précipité de carbonate
différencier par leurs caractères les eaux de chaux.
sulfurées sodiques des eaux sulfurées cal­ Quelque temps après la publication des
ciques (1). recherches de Fontan, Ossian Henry, s’em­
parant de l’une des deux divisions si nette­
EAUX SULFURÉES NATURELLES.
ment posées par l’hydrologiste pyrénéen ,
(Sulfurées sodiques.)
c’est-à-dire s’attachant particulièrement au
1° Terrain primitif, ou limite des terrains primitifs
et de transition. groupe des eaux sulfurées calciques, jeta
2° Isolées. sur l’origine géologique du soufre de ces
3° Très-peu de substances salines. eaux un magnifique trait de lumière. Son
4° Gaz azote pur.
5° Grande quantité de substances azotées en disso­ point de départ fut l’eau d’Enghien, qui,
lution. jaillissant des terrains modernes, ne saurait
6° A peine de sels calcaires ou magnésiens. emprunter son principe sulfuré tout formé
7° Sulfure ou sulfhydrate Sodique. à des terrains situés profondément. Ossian
8’ Thermales, à moins qu’elles ne soient refroidies
par des mélanges ou des circuits. Henry avait reconnu que le composé sulfu­
reux de l’eau d’Enghien ne peut provenir
EAUX SULFURÉES ACCIDENTELLES.
que du sulfate de chaux qui forme une
(Sulfurées calciques.)
partie du terrain des environs de Paris,
1° Terrains de transition, secondaires ou tertiaires. décomposé par une matière organique très-
2° Voisines de sources salées.
3° Quantité notable de substances salines. hydrogénée, telle qu’un bitume ou une
4° Acide carbonique, hydrogène sulfuré, traces substance analogue, capable de réduire le
d’azote. sulfate de chaux, et de le transformer en
5° Pas de substance azotée ou à peine.
6° Sels calcaires ou magnésiens et chlorures. sulfure de calcium soluble dans l’eau.
7° Sulfure de calcium ou sulfhydrate de chaux. Ossian Henry étendit cette théorie chimico-
8° Froides, à moins qu’elles ne soient réchauffées géologique à l’explication de la présence du
par des sources voisines.
soufre dans les eaux sulfureuses qui émer­
Fontan pose les caractère suivants pour gent des terrains de transition, dans les Py­
distinguer les eaux sulfurées naturelles des rénées. Selon lui, le sulfate de soude qui
eaux sulfurées accidentelles. Tandis que les accompagne le sel gemme dans les terrains
eaux sulfurées des terrains primitifs con­ secondaires et de transition, peut être dé­
tiennent une matière organique azotée composé par des matières hydro-carbonées
(barégine), les secondes renferment de provenant des bancs de houille qui font
l’acide crénique. L’odeur des eaux sufurées partie des mêmes terrains, cette réaction
naturelles est différente de celle des eaux étant facilitée par la double et puissante
influence de la chaleur centrale du globe
(1) Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées, de
l'Allemagne, de la Belgique, de la Suisse et de la Savoie. et de l’électricité. Ainsi s’expliquerait tout
Paris, 1853, in-8. à la fois l’origine du sulfure de calcium