Page 51 - La Lecture Expressive
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                  Lecture          22.  Le  Cheval  et  l'Ane

                   1.  En ce  monde,  il  se  faut l'un l'autre secourir:
                           Si  ton voisin  vient  à  mourir,
                           C'est sur toi  que  le  fardeau  tombe-.
                   2.  Un  Ane accompagnait un Cheval peu courtois  ,
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                     Celui-ci  ne  portant que  son  simple  harnois  ,
                     Et le  pauvre Baudet si  chargé  qu'il  succombe.
                     II  pria  le  Cheval  de  l'aider quelque  peu  :
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                     Autrement  il  mourrait  devant  qu'être  à la  viile_.
                     -  « La  prière»,  dit-il,  « n'en  est  pas  incivile
                     Moitié  de  ce  fardeau  ne  vous  sera  que  jeu. »
                   3.  Le  Cheval refusa,  fit  une pétarade  6   :
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                      Tant  qu'  il  vit  sous  le  faix  mourir  son  camarade,
                           EL  reconnut  qu'il  avait  tort.
                            Du  Baudet,  en  cette  aventure,
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                           On  lui  fit  porter la  voiture  ,
                           Et la  peau  par-dessus  encor.
                                                          LA  FONTAINE,

                  Lea mots  : 1, Courtois: aimable et poli, comme l'étaient les gens de la cour du
                roi,  les  courtisans.  2,  Harnois:  vieille  forme,  pour  harnais.  3, Devant  qu'€tre:
                vieille forme,  pour avant que d'€lre,  avant d'arriver ...  4,  Incivile: impolie,  gros-
                sière,  indiscrète  (civil:  proprement,  qui  a été  poli  par la  vie  de  la cité,  par les
                usages  de  la  société),  5.  Une  pétarade:  un  grand  bruit accompagné  de  ruades
                (rapprocher pétard,  pétiller).  6 ..  Tant  que:  si  bien que.  7. Le  faix:  la charge, le
                fardeau (rapprocher: portefaix, s'affaisser, .. ). 8. La  voiture: ici, ce que  voiturait,
                ce  que transportait le baudet.
                  Les  Idées  :  Il est  bien  dur et  égoïste,  bien  peu  intelligent aussi, ce  cheval qui
                refuse  d'aider le  pauvre baudet et laisse  mourir  son  compagnon  sous  un trop
                lourd fardeau ; comme tous les  égoïstes, il comprend mal son intérêt : c'est sur
                lui  que  la charge  retombe.
                  Remarquez  avec  quelle  pitié  la  Fontaine  nous  parle  du  pauvre  baudet,  et
                comment il met en relief  le  manque de  courtoisie  et  la  dureté  de  cœur  du  cheval.

                  La  lecture expressive.  Vous  saurez  souligner  cei;  sentiments :  de  la  pitié:
                6•, 7° et 8° vers ; une humble prière: 9• et 10° vers ; une réponse sèche: 11 • vers ;
                encor~ de  la  pitié: 12° vers ; les  regrets du cheval (bien accentuer l'avant-dernier
                vers  et surtout le  dernier).
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