Page 211 - La Lecture Expressive

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~cturê] 101. La Panthère noire crragment>

La reine de Java 1, la noire chasseresse,
Avec l'aube revient au gite ou ses petits,
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Parmi les os luisants, miaulent u'" cl6tresse ,.
Les uns sous les autres LlotLi1,,
Inquiète, les yeux aigus comme des flèches,
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Elle ondule , épiant l'ombre des rameaux lourds.
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Quelques taches de sang, éparses 5, toutes fraîches,
Mouillent sa robe de vchmts.
Elle traine après elle un reste de sa chasse,
Un quartier du beau cerf qu'elle a mangé la nuit;
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Et sur la: mousse en fleur une eiTroyable trace,
Rouge et chaude encore, la suit.
Sous la haute fougère, elle glisse en silence,
Parmi les troncs mouss~ s'enfonce et disparaît.
Les bruits cessent, l'air brûle et la lumière immense 7
Endort le ciel et la forêt.
LECONTE DE LISLE (Poèmes barbares, Lemerre, éditeur).
Lee mots : 1. Java : Une des iles de la Sonde, colonie hollandaise. 2. Dé-
tresse : souffrance ou frayeur qui serre le cœur ; ici, les petits miaulent parce
qu'ils ont faim et craignent d'être abandonnés (Voir page 113, note 1). 3. On-
duler : le corps de la panthère s'élève et s'abaisse comme font les flots de la
mer (onde), 4. Épiant : observant en secret (rapprocher espion). 5. Éparses :
répandues çà et là (rapprocher disperser, éparpiller). 6. Eflroyable : qui cause
de l'eflroi, de la frayeur; - pourquoi? 7. Immense : sans mesure; - ici, cet
adjectif peint l'étendue sans bornes du ciel et de la forêt endormis sous l'éclatant
soleil.
Les Idées : Le poète nous décrit le retour de la panthère à son gîte après une
nuit de chasse :
1. Elle revient au grte (voyez ses petits : tableau expressif).
2, Ses mouvements.
3. Sa proie (une impression d'effroi et d'horreur).
4. La fortt endormie (le calme et le silence après le passage du fauve).
Relevez à mesure les traits qui peignent les couleurs, les formes, les attitudes
(la noire ch11sserPsse, les os luisants, les yeux aigus, etc ... , etc ... ) et les mots mis
en valeur par te poète (blottis, inquiète ... , la suit ... , endort ... ).