Page 232 - Histoire de France essentielle
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Lectures. PÉRIODE CONTEMPORAINE
io3‘ Lecture. — Les dons civiques en 1848.
(Apres la proclamation de la République, beaucoup de bourgeois,effrayés,
cessèrent leur commerce ou leur industrie, et, par suite, le produit des im
pôts diminua. Pour combler ce vide du Trésor, les dons libres affluèrent.)
.... On vil des pauvres ouvriers courir porter à l’Hôtel de Ville une
partie de leur salaire si péniblement gagné. et des filles du peuple
vinrent offrir au Gou
vernement provisoi
re leurs bagues, leurs
boucles d’oreilles, et
des femmes du peu
ple allèrent jusqu’à
mettre à sa disposi
tion leurs cadeaux
de noces! Nombreu
ses furent les offran
des de ce genre, el,
lorsque luiront des
jours meilleurs, l’his
toire ne rappellera
pas sans attendrisse
ment que, pour re-
■ cevoir les présents
du pauvre, en des
heures bien cruelles
' pour lui cependant,
il fallut instituer
une commission à la
lète de laquelle fu
r rent deux hommes
tels que Béranger et
Fig. 189. — Lamartine.
Lamennais.
La valeur de ces présents ne fut sans doute pas proportionnée à
leur abondance, et à cela quoi d’étonnant? Ils venaient de l’atelier ou
de la mansarde; mais, bien que d’une importance financière fort mi
nime, ils attestèrent le dévouement auquel un peuple est capable de
s’élever, lorsque le souffle puissant de la liberté a passé sur lui.
.. . M. Garnier-Pagès 1 a reçu la lettre suivante, spécimen de beau
coup d’autres qu’il serait trop long de citer ici.
« Vous allez avoir besoin d’argent. Permettez à un pauvre ouvrier
J. Ministre des finances du Gouvernement provisoire.