Page 131 - Histoire de France essentielle
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LOUIS XV.               — 125 —             Histoire- Texte.
             Sur mer, l’Angleterre détruisait notre marine marchande ;
           elle attaquait en même temps nos colonies. C'Inde, considé­
           rablement agrandie par Dupleix (fig- 117), fut' perdue
           pour nous, malgré l’héroïque résistance de Lally-Tollen-
           dal à Pondichéry. Au Canada, Montcalm, laissé sans
           secours, mourut héroïquement sans avoir pu sauver cette co­
           lonie.
             Le désastreux traité de Paris (ijG3) termina la guerre.
           Louis XV céda aux Anglais le Canada, une partie des An­
           tilles, le Sénégal et l’Inde. De ce jour, l’Angleterre eut Yem­
           pire des mers, qu’elle a conservé depuis. Un autre résultat
           de cette guerre fut la grandeur de la Prusse, élevée par Fré­
           déric Il au rang des premières puissances de l’Europe.

             9.  Ministère de Choiseul. — Un ministre patriote.
           Choiseul, s’efforça de réorganiser l’armée et de relever notre
           marine. Il supprima la redoutable Compagnie des Jésuites,
           dont les constitutions furent reconnues contraires au bien de
           l’Etat. Sous son ministère, la France s’agrandit de la Lorraine
           et de la Corse.
             10.  Partage de la Pologne; pacte de famine. —
           Louis XV sacrifia Choiseul à la haine d’une courtisane, AI""1 du
           Barry, et le remplaça par des hommes sans valeur, protégés
           de cette nouvelle favorite. L’un d’eux, ministre des affaires
           étrangères, laissa s’accomplir wne des plus grandes iniquités
           du siècle : le partage de la Pologne, notre alliée, entre la
           Prusse, la Russie et l’Autriche. Un autre voyait dans le peuple
           « une éponge ù pressurer » ; et, non content de gaspiller les
           finances, il accaparait les grains au moment de la récolte et
           spéculait dessus ; il pratiquait ainsi la disette artificielle :
           c’est ce qu’on a appelé le pacte de famine. Louis XVpartici­
           pait aux bénéfices !

             11.  Mort de Louis XV. — I muis XV, plongé de plus en
           plus dans la débauche, ruiné par les excès, mourut en 1774, à
           la grande joie de la nation entière. Il laissait la France dé­
           considérée, la royauté avilie et une succession grosse d’o­
           rages.
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