Page 170 - Guide Agricole 1966
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LA  MÉCANISATION   167
                 LA  CHARGE  MICROBIENNE  DU  LAIT
        Un  lait  sera  de  bonne  qualité  quand,  à  son  arrivée  à  la  laiterie,  il
       contiendra  moins  de  1 000 000  germes  banaux  par  centimètre  cube,
       chiffre  apparemment  élevé  mais traduisant une contamination  minime
       autorisant tous les  traitements ultérieurs en usine.
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       Une  contamination de I 000 000 germes banaux par cm réclame, en fait,
       des soins déjà très poussés et,  dans l'état actuel de l'approvisionnement
       des  usines,  les  taux  de  contamination  s'élèvent  le  plus  souvent  à  plu-
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       sieurs  millions,  parfois  dizaines  de  millions  de  germes/cm •
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       Or,  à  50 000 000  germes/cm ,  un  traitement  thermique,  pasteurisation
       par  exemple,  devient  extrêmement  hasardeux  et,  à  100 000 000,  le  lait
       est  impropre  à  tous  usages  sauf  à  la  récupération  de  sous-produits.
     Schématiquement,  la  teneur  micro-  -  Au cours  de  la  traite  proprement
     bienne  du  lait  passe  par  les  stades   dite,  au  contact  des  mains,  de  la
     suivants  :                     vaisselle  laitière,  de  ) 'atmosphère  de
                                     l'étable  ou  de  la  salle  de  traite,
     -  Le  lait  sort  stérile  du  pis  d'une   l'ensemencement microbien sera  plus
     vache en  1re  lactation.  Dès  la  2e  lac-  ou  moins  massif.  Il  variera  suivant
     tation, par contre, une contamination   les  précautions  prises   10 000,
     intervient  au  cours  même  de  la  des-  100 000,  parfois  500 000  germes/cm 3
     cente du lait dans le  pis  : 100   000   en  cas  de  négligence.
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     germes/cm ,  microcoques  de  la  ma-  -  A  la  fin  de  la  traite,  l'ensemen-
     melle inoffensifs chez un animal  sain.   cement  est,  pour  l'essentiel  achevé.
       Abandonné  à  lui-même  dans  l'ambiance  d'une  laiterie  de  ferme,  le
       lait,  en  bidons  ou en  seaux,  se  refroidit  lentement;  sa richesse  nutritive
       et  sa  température,  qui  se  maintient  longtemps  au-dessus  de  +  20 °C,
       en font un milieu extrêmement favorable à  la  multiplication des germes
       ensemencés.  Toutefois,  la  multiplication  microbienne  ne  commence
       généralement  pas  dès  la  fin  de la  traite.  Un  temps  variable,  une demi-
       heure  à  trois  ou  quatre  heures,  s'écoule  au  cours  duquel  le  nombre
       des  germes  varie  peu.
       Passée cette phase de sommeil, le processus de multiplication des germes se
       déclenche; leur prolifération rapide aboutit alors à des centaines de mille
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       ou des millions de germes/cm au fur et à mesure que les heures passent.
     La  connaissance  de  l'évolution  glo-  + 4 °C)  jusqu'au  ramassage,  pour
     bale  de  la  charge  microbienne  du   bloquer  la  vie  microbienne,  en  créant,
     lait,  pendant  et  après  la  traite,   par  le  froid,  des  conditions  défavo-
     indique  les  mesures  à  prendre  pour   rables  à  la  multiplication  des  germes
     la  réduire  :                  ensemencés.
     -  d'une  part,  propreté  de  la  traite   La  première  condition,  hygiène  de
     pour  limiter  au  minimum  l'ensemen-  la  traite,  est  impérative.  Si  elle  n'est
     cement  initial;                pas  scrupuleusement  respectée,  le
     -  d'autre  part,  dès  celle-ci  achevée,   refroidissement consécutif ne donnera
     refroidissement  immédiat  et  maintien   que  des  résultats  partiels  et  généra-
     du  lait  à  basse  température  (3°  à   lement  insuffisants.
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