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Cette publication attira l’attention sur Frézier. Son
traité qui intéressait l’art militaire fut adopté pour
l’école de la Fère; jusqu’à nos jours même, il a été
considéré comme ayant beaucoup de valeur par les
artificiers, par les Ruggieri tout les premiers. Mais ce
qui dut réjouir Frézier, c’est qu’il lui facilita la réali
sation de son plus vif désir, celui d’entrer dans le
génie militaire.
Il fut nommé bientôt, en effet, ingénieur militaire à
Saint-Malo, et placé sous les ordres de Garangeau qui
apprécia bien vite toute sa valeur, et le loua dans
plusieurs rapports pour l’habileté avec laquelle il avait
exécuté les travaux dont la direction lui fut confiée.
Pendant son séjour à Saint-Malo, et tout en faisant
avec distinction son métier d’officier du génie, Frézier
ne laissait pas de s’occuper de ses études favorites.
C’est ainsi qu’il publia dans le Journal de Trévoux ’,
revue littéraire et scientifique de l’époque, des Re
marques sur le nouveau traité de toute l’Architec
ture, par M. de Cordomoy, chanoine de Saint-Jean
de Soissons et prieur de la Ferté-sous-Jouarre. Ce
personnage, très irritable, ne laissa pas sans mot dire
passer les observations de Frézier ; il y répondit assez
vertement dans la même Revue 1 2. Sa réponse était di
visée en deux parties : la première, relative à l’archi
tecture des églises ; la seconde, traitant quelques
questions d’architecture générale. Frézier répliqua
dans le même recueil d’une façon calme^mais ferme et
spirituelle 3.
1 N° de septembre 1709.
2 N»‘ de juillet 1710, p. 1248-1275, et d'août, p, 1345 1364.
3 N’ de septembre 1711, p. 1569-1587.