Page 9 - A-F_Frezier_homme de science
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                             Cette publication attira l’attention sur Frézier. Son
                           traité qui intéressait l’art militaire fut adopté pour
                          l’école de la Fère; jusqu’à nos jours même, il a été
                          considéré comme ayant beaucoup de valeur par les
                          artificiers, par les Ruggieri tout les premiers. Mais ce
                          qui dut réjouir Frézier, c’est qu’il lui facilita la réali­
                          sation de son plus vif désir, celui d’entrer dans le
                          génie militaire.
                             Il fut nommé bientôt, en effet, ingénieur militaire à
                          Saint-Malo, et placé sous les ordres de Garangeau qui
                          apprécia bien vite toute sa valeur, et le loua dans
                          plusieurs rapports pour l’habileté avec laquelle il avait
                          exécuté les travaux dont la direction lui fut confiée.
                             Pendant son séjour à Saint-Malo, et tout en faisant
                          avec distinction son métier d’officier du génie, Frézier
                          ne laissait pas de s’occuper de ses études favorites.
                          C’est ainsi qu’il publia dans le Journal de Trévoux ’,
                          revue littéraire et scientifique de l’époque, des Re­
                          marques sur le nouveau traité de toute l’Architec­
                          ture, par M. de Cordomoy, chanoine de Saint-Jean
                          de Soissons et prieur de la Ferté-sous-Jouarre. Ce
                          personnage, très irritable, ne laissa pas sans mot dire
                           passer les observations de Frézier ; il y répondit assez
                           vertement dans la même Revue 1 2. Sa réponse était di­
                           visée en deux parties : la première, relative à l’archi­
                          tecture des églises ; la seconde, traitant quelques
                          questions d’architecture générale. Frézier répliqua
                          dans le même recueil d’une façon calme^mais ferme et
                          spirituelle 3.

                            1 N° de septembre 1709.
                            2 N»‘ de juillet 1710, p. 1248-1275, et d'août, p, 1345 1364.
                            3 N’ de septembre 1711, p. 1569-1587.
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