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                          pas décourager par cet échec, et le 7 janvier 1712, il
                          reprenait la mer sur le Saint-Joseph, autre navire
                          marchand armé, et cette fois pour accomplir son
                          voyage. Il ne rentra en France que le 17 août 1714,
                          dans le port de Marseille, après une navigation de
                          deux ans et huit mois.
                             La mission qu’il avait reçue ne devait pas paraître
                          officielle, et c’est pour ce motif qu’il fut d’abord mis
                          en congé pour l’accomplir et qu’il dut se servir de
                          navires marchands pour parcourir les côtes américai­
                          nes dont il était chargé d’étudier l’état de défense.
                             Cette mission, Frézier la remplit en tous points;
                          mais, esprit observateur, il s’appliqua aussi à étudier
                          les pays qu’il visita au point de vue de leur constitu­
                          tion politique, des mœurs de leurs habitants, de leurs
                          produits.
                             Savant mathématicien, il ne négligea pas de trai­
                          ter certaines questions techniques se rapportant à la
                          navigation, et c’est ainsi qu’il put rectifier des points
                          douteux jusqu’alors en cotte matière, tout en faisant
                          des observations utiles au point de vue géographique.
                           « Elargissant sa mission, a-t-on écrit dans une de ses
                          biographies les plus complètes, il la rendit très fruc­
                          tueuse pour la géographie. Il rectifia la position et la
                          topographie de plusieurs points importants de la côte
                          des Patagons jusqu’à lui très mal placés sur les cartes.
                          Il fit’ aussi une bonne reconnaissance du détroit de
                          Lemaire et de la Terrc-des-Etats. Il donna d’utiles
                          renseignements sur le mouillage au port Maurice, sur
                           celui de la baie du Bon-Succès, doubla le cap Horn et,
                           remontant vers le nord, reconnut la partie occiden­
                           tale de la Terre-de-Feu, depuis les îles Malouines jus­
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