Page 17 - Coeurs Vaillants Num 18

« Papa, JACQUES BREL

si je gagne...

je te prête

mon satisfaits d’eux-mêmes. On les trouve sans arrêt à la recherche
11 y a sur la terre des gens qui ne sont jamais tout à fait
de nouvelles activités, pour essayer de donner aux autres ce
qu’ils ont en eux de meilleur. Jacques Brel est de ceux-là.
Après avoir réussi la performance de faire triompher son
nouveau tour de chant dans les deux plus grands music-halls
ALFA ROMEO» de Paris, l'Olympia et Bobina (sans même prendre un instant
de repos entre les deux), il vient de se trouver une nouvelle
occupation : le théâtre. Sur Europe n" I, voici quelques jours,
il a magistralement interprète le rôle difficile de l’idiot, de
Dostoïevsky.
Pourquoi ? Nous sommes allés le lui demander, après son
tour de chant, dans sa loge à Bobino.
UNE TOURNÉE EN FRANCE JUSQU’EN SEPTEMBRE...
La file des chasseurs d’autographes vient enfin de se dis­
soudre. Comme toujours, il nous reçoit le sourire aux lèvres ;
mais, sous le fard indispensable pour la scène, on voit sur son
visages les traces de beaucoup de fatigue.
— Pourquoi donc, Jacques Brel, vous êtes-vous ajouté ce
W w nouveau travail ?
— Parce que j’estime qu’on doit, dans la vie, se donner à
1er PRIX DU fond... Et, même si l’on est « arrivé », ne pas tomber dans
la routine, se contenter de ce que l’on a si l’on peut faire
GRAND mieux. J’ai pensé que je pouvais faire quelque chose de beau
en réalisant cette émission.
— Vous avez eu du mal à vous adapter au théâtre ?
— Assez, oui. C’était la première fois. J’étais passablement
CONCOURS dérouté. Mais le rôle de l’idiot est un rôle intéressant ; c’est
celui d’un personnage sympathique, noyé de bonté et un vrai
poète...
— Vous avez l'intention de recommencer, dans l’avenir, cette
expérience ?
—- Je ne sais pas du tout. Cela dépendra d’abord de l’accueil
vérigoud mois à venir est déjà très chargé : d’abord quinze jours de
qu’on lui réservera. Et puis, mon emploi du temps pour les
repos (ce ne sera pas de trop, vous savez, pour me remettre
de ces deux tours de chant) et une grande tournée qui nous
mènera dans les principales villes de France jusqu'en sep­
SODA tembre.
"ON M’AVAIT REFUSÉ A LA CHORALE DU COLLÈGE...”

— J’aimerais que vous nous disiez comment vous étiez
lorsque vous aviez... disons treize ans.
— J’habitais Bruxelles, où mes parents étaient industriels.
J’étais scout. Je jouais beaucoup au football. Une passion me
dévorait : la lecture des livres de Jules Verne. Au collège,
j’étais un mauvais élève. Oui, vous voyez, sur ce point, je
n’étais pas tellement un exemple à suivre pour les lecteurs
de ]2\...
2.000 PRIX : VALEUR 100.000 F (10 MILLIONS A.F.) - 1er PRIX : — Votre musicien préféré, à cette époque ? '
1 ALFAROMEO'GIULIA'TI- 5 PLACES - 170 KM/H - 2e PRIX : — C’est bizarre, voyez-vous, mais je n’aimais pas tellement
la musique, dans ce temps-là. Mon préféré, quand même, c’était
1 RENAULT R8... ET 1.998 AUTRES PRIX, 2 CAMERAS BELL
Wagner. Ah ! un détail amusant pour vous : au collège, on
ET HOWELL, 5 MAGNETOPHONES PORTABLES RADIOLA, 15 m’avait refusé à la chorale...
CANOTS PNEUMATIQUES, 25 TENTES CAMPING, 50 ELECTRO­ Mais, de la paresse que Jacques Brel avoue avoir eue autre­
PHONES PILES A TRANSISTORS RADIOLA. 150 "PANTABILLE" fois, il ne reste rien. Tenez : le soir où nous étions venus
prendre des photos du spectacle, Jacques avait un mal de
PLAQUES OR 4 COULEURS WATERMAN, 750 JEUX DE BAD­ dents terrible. Un abcès lui déformait tout le côté gauche du
MINTON, 1.001 HARMONICAS PAUL BEUSCHER, visage. Malgré cela, crispé de douleur, il chanta ; ce soir-là,
comme les autres soirs, avec le même entrain, les mêmes
sourires, la même perfection. Il fut, comme chaque soir, tour
et à tous les concurrents : à tour déchaîné contre la bassesse ou la mesquinerie du monde
(Les Bigottes, Les Taureaux...) et puis, aussitôt après, tendre
une jeep modèle réduit ! et délicat poète (Fanette, Les Vieux...). S’accompagnant lui-
même à la guitare, il termina par l’une des plus belles de ses
chansons-messages : Quand on n’a que l’amour. Le tour de
DEMANDEZ LE RÉGLEMENT DU CONCOURS A VOTRE FOURNISSEUR HABITUEL DE
chant, avec elle, se termina en triomphe. Le public ne s’était
aperçu de rien...
Bertrand PEYREGNE.