Page 34 - Coeurs Vaillants Num 16
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LES TRIOMPHES DE LA LUFTWAFFE
Au début de la deuxième guerre mondiale, l'armée de l’air
allemande, la Luftwaffe, est la plus forte du monde. Dotée
d'environ 8 000 appareils, tous très modernes, elle supplante
de très loin son équivalente française, qui, malgré son personnel
magnifique, souffrira dès le début de la lutte d'un effroyable
manque de matériel. A peine 3000 avions, dont la moitié sont
plus que démodés. Et pourtant c'est avec un courage exem
plaire que les Morane 406, les Bloch 151, les Dewoitine 520 de
chasse se lanceront dans la bataille, soutenus par les bombar Informations Aéronautiques.
diers Bloch 200, Farman 223, Amiot 143, Lioré-Olivier 45, et officiels — mais font un travail extraordinaire. Ils abattent en
par les Potez 63 d'observation. C’est à peine si les rayons grand nombre les Heinkel 111 et Dornier 17 pour tenter de
d'action de plusieurs d’entre eux peuvent les conduire à Berlin repousser l'envahisseur. Le 10 mai, plus de 100 appareils alle
aller et retour et si les chasseurs dépassent tous les 500 kilo mands sont détruits, nos aviateurs se couvrent de gloire. Le
mètres à l'heure. Les bombardiers sont beaucoup trop lents, groupe 1-5, équipé de matériel américain— Curtiss P 36, —tota
constituant une proie facile pour les canons de D.C.A. (Défense lise bientôt 111 victoires,dont 20 pour leseul lieutenantMarin-la-
Contre Avions). Meslée, au nom curieusement prédestiné. Avec lui, de la foule
des anonymes submergent quelques noms : Le Gloan, Do-
DANS LE CIEL DE FRANCE rance, le premier ayant accompli l'extraordinaire exploit d’a
Très vite c’est là que se porte la guerre. L'aviation allemande battre 4 avions italiens en quatre minutes. Paulhan, Portalis,
déferle. Saint-Exupéry, qui sert comme pilote de reconnais Audemar d’Alençon, dont le nom sonne comme celui d'un
sance, note dans « Pilote de guerre » qu'efle est si supérieure croisé et qui sort de la première promotion de l'École de l’Air.
en nombre aux français que nos soldats, dès qu'ils aperçoivent Neuf victoires ! Neuf victoires avant d’être lui-même abattu
un avion, le croient allemand et tirent dessus, abattant trop au cours d'un combat où il fut terrassé par le nombre. Mais
souvent leurs propres appareils. Audemar d’Alençon avait chèrement défendu sa vie. L'esca
Les pilotes français se dévouent sans compter en mai 1940; drille des Cigognes elle aussi, celle de Guynemer, est encore
ils disposent d'à peine 400 chasseurs — 418 disent les chiffres là. On peut lui faire confiance, elle fera son devoir, et même plus.