Page 24 - Coeurs Vaillants Num 05
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TELEGRAMMES... TELEGRAMMES... TELEGR4













         Sons prendre le ternes d'enlever le maquil­
         lage jaune obligatoire pour ceux qui passent
         à la TV, Robertino a gagné Orlÿ au plus vite.
         Enfin, en attendant l'avion, il peut faire un
                    brin de toilette.
        ROBERTINO ...



        monde sait que vers treize ans, quatorze
        ans, un peu plus tard des fois, la voix des                                         VERTIGE
        garçons « mue ». Ça doit être terrible
        pour un enfant chanteur. Est-ce que ta                                               INTERDIT
        voix a déjà mué ?
          — Oui, ces derniers mois. J’en arri­                                                 Les voitures ne sont pas
        vais à chanter avec une voix éraillée af­                                            admises sur ce long pont
        freuse. J’ai eu peur, sur le coup. Mais on                                           de cordages surplombant
        m’a dit qu’il suffisait de continuer à tra­                                          une large rivière, dans le
        vailler, de faire très attention pour ne pas                                         nord de la Birmanie. Il est
        « casser » la voix. Maintenant, c’est à peu                                          également peu recom­
        près fini, mais je ne peux pas encore chan­
                                                                                             mandé de l'emprunter
        ter longtemps de suite.
                                                                                             lorsque les voyageurs ont
          — Ta voix a changé, bien sûr ?
          — Elle est plus grave ; c’est normal,                                              le cœur trop sensible...
                                                                                                             AGIP.
        quand on grandit.
          Notre conversation a dû cesser là, car
        il était déjà très tard. Nous l’avons re­
        prise sur le plateau de la télévision entre
        deux chansons de Robertino, dans l’émis­  CES ACROBATES:                             LA S. N. C. F.
        sion « Sports-Dimanche ».
                                                LES POMPIERS DE TOKYO                       A 25 ANS
          — Robertino, à quinze ans. tu as déjà
        été comblé sur bien des points. Qu'est-ce   Pour éviter que les tremblements de terre
                                                oient des conséquences trop tragiques, les     La S. N. C. F. vient de
        que tu souhaiterais avoir en plus ?                                                  fêter son 25e anniversaire.
                                                maisons de Tokyo, la plus grande ville du
          — Il n’y a qu’une chose à laquelle je   monde, sont pour la plupart construites en   C'est le 1" janvier 1938,
        tienne vraiment : continuer d’aider ma fa­  bois. Cela augmente les risques d'incendie...   en effet, qu'elle succéda
        mille. Mon père, maintenant, dirige plu­  Mais les Japonais ont été rassurés en admirant   aux compagnies privées
        sieurs équipes d’ouvriers. Si vous saviez   dernièrement ces extraordinaires exercices, par   qui exploitaient alors les
        à quel point j’en suis heureux, il s’est tel­  lesquels les pompiers de Tokyo leur ont prouvé   chemins de fer. Depuis
                                                                                             dix ans, on électrifie en
        lement privé pour payer mes cours de    leur grande « forme ».                       moyenne un kilomètre de
        chant... Mais il reste mes frères. Ce que je                                         voie ferrée par jour. Le
        voudrais, c’est qu’eux aussi aient un tra­
                                                                                             réseau électrifié est déjà
        vail intéressant. Il faut que je puisse leur                                         de 7 600 km !
        offrir ça. Cela me donne du courage, parce
        que c’est dur, vous savez, d’être chanteur.
        Il faut travailler le chant sans relâche,
        sans un seul jour d’arrêt. Il faut faire très
        attention à sa voixj ne pas sortir quand il
        fait froid : le moindre mal de gorge est
        une catastrophe. Et puis, en public, tou­
        jours sourire, ne jamais décevoir, même si
        on est fatigué. En plus, donner tous les
        jours des autographes, sourire pour les
        photos... (Ici, court moment de silence,
        puis) répondre à des journalistes...
          — Tu as des copains, quand même ?
          — Un, surtout. A Rome. C’est un voi­
        sin, Luciano Mirabella. Nous avons le
        même âge. Il est ouvrier électricien.
          C’est à Orly, au moment du départ, que                                         ADHÉSINE
        je me suis décidé à poser la dernière ques­
        tion :                                                                               ECOLIER
          — Que penses-tu du twist ?
          — Franchement, je n’aime pas telle­
        ment ça. Ça n’est pas très mélodique, à                                             le b CUL muni d'un
        mon goût. Je préfère Schubert.
          L’heure du départ était venue. Nous                                              couvercle hermétique.
        nous sommes dit « Ciào », et il est monté                                          Sa colle ne sèche pas.
        dans la Caravelle de Rome...
                     Bertrand PEYREGNE.                                                                EXIGEZ-LE
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