Page 21 - Coeurs Vaillants Num 05
P. 21

LES VRAIES VEDETTES DE L'ANNÉE 1962
 « Vedettes. » Tout de
 suite, vous pensez à ceux
 dont tout le monde parle ;
 ceux dont le nom s'écrit en
 lettres d'or au fronton des
 music-halls et des théâtres.
 Les rois du cinéma, les rois
 du disque... « J 2» vous a
 présenté quelques-unes de
 celles-là, parce qu'il faut
 les connaître, pour mieux
 les juger, prendre ce
 qu'elles ont de bon et
 laisser de côté ce qu'elles
 ont de mal.
 Celles dont vous trou­
 verez les photos dans cette
 page n'ont pas une voix
 exceptionnelle. Elles ne doi­
 vent pas très bien jouer de
 la guitare. On n'a pas
 beaucoup parlé d'elles...
 Pourtant, des hommes, des
 femmes, des enfants leur
 doivent la vie.
 Ce sont les lauréats du
 « Prix des assurances 1962
 pour la Prévention ». Dans
 la rue, au bord d'une ri­  En s’appuyant à la coque du cargo...  A bicyclette devant les wagons lous  35 petits sauvés du feu  Par la respiration artificielle...  Alerte au standard téléphonique
 vière, en vacances, * au
 cours de leur travail..., ils   Marlène Redon, une apprentie de seize   M. Charles Roudières est facteur à Ra­  directrice d'une pouponnière à Carquei-   Pierre Morsac a douze ans. Une fille   M"1*' Vincent est standardiste au bureau
 sont passés à côté de per­  ans, passait sur les quais du bassin de   miers, dans l'Ariège. Il effectuait, comme   raqne, dans le Var, MUe Detraz a sauvé   un peu plus jeune avait été asphyxiée par   de poste de Chinon (Indre-et-Loire). Sur le
 sonnes en danger. Ils. ont   Légué, à Saint-Brieuc, lorsqu'elle entendit   chaque jour, sa longue tournée lorsque, à   d'uns mort affreuse les trente-cinq enfants   le gaz. En attendant les secours, les grands   tableau du standard, un voyant lumineux
 fait TOUT ce qu'ils pou­  crier « au secours ». Un garçon de onze   proximité d'une carrière, il vit deux   qui lui sont confiés. Elle sentit une odeur de   s'affolaient. Pierre pratiqua la respiration   demeurait obstinément allumé. Cela l'in­
 vaient faire pour les sau­
 ans était tombé dans le bassin. Il se dé­  wagonnets détachés de leur motrice dé­  brélé venant de la buanderie. A côté, se   artificielle, qu'il avait apprise en regar­  trigua : qui téléphonait si longtemps ? Elle
 ver. ■ Simplement cela.
 battait désespérément entre le quai et un   valer à vive allure la pente vers la route   trouve un bac à mazout ; s'il explosait,   dant les plaques ciouées à la porte des   avertit l'opératrice, Mm° Cadieu. Celle-ci
 Comme d'autres « ve­  cargo. Marlène ne savait pas nager. Elle   nationale. Il enfourcha sa bicyclette et   c'était terrible.  transformateurs. Pendant dix minutes, il   « prit » la ligne et entendit des râles au
 dette » obscures de la vie   se précipita quand même, se cramponna   s'élança devant les wagons, appuyant de   ■Ile ne perdit pas son sang-froid. Sans   mit toutes ses forces à essayer de repro­  bout du fil. C'était le numéro d'un méde­
 quotidienne exécutent sim­  à la pierre du quai et, calant un pied contre   toutes ses forces sur les pédales, en sif­  énervement (la panique gagne vite les tout-   duire les mouvements qu'il avait vu des­  cin. Elles envoyèrent un auxilliaire voir
 plement à la perfection
 la coque du cargo, agrippa le jeune gar­  flant très fort (il a toujours un sifflet sur   petils !) elle fit évacuer la pouponnière.   sinés. Bientôt, la fille commença à respirer.   ce qui se passait là-bas. Il découvrit trois
 les mille petits actes de   çon. Puis elle cria très fort. Les passants   lui !) pour donner l'alerte. Voitures et pié­  Puis elle décrocha les extincteurs de la   Lorsque le médecin arriva, Pierre était   personnes intoxiquées par le gaz d'un
 chaque jour...
 alertés se précipitèrent. On les sauva...  tons se garèrent, évitant la catastrophe.  bimnderie où les flammes, déjà, montaient...  épuisé. La fille était sauvée...  chauffe-eau. On put les ranimer...

 changement   les pompiers sont arrivés, j’étois o bout de fortes...”


 de décors  Treize ans, des yeux bleus sous des cheveux blonds,
     toujours le sourire... C'est Jean-Marie Guinot, de Reims.
     Accompagné de ses parents, il est venu ce dimanche, à
     Paris, recevoir solennellement sa récompense dans le
     grand amphithéâtre de la Sorbonne.
       C'était le 25 juillet dernier. Depuis deux jours, Jean-
     Marie était en vacances dans une famille amie, des agri­
     culteurs de Vertault, près de Molesmes, en Côte-d'Or. Avec
     les deux fils de la maison, il était parti se baigner dans
     la rivière. Soudain, ils aperçurent un corps inerte à la
     surface de l'eau. Ils plongèrent, ramenèrent le noyé sur la
     berge, un jeune homme d'une vingtaine d'années.
       — C'était offreux. Il avait la figure décolorée. Nous
     avons tous pensé qu'il était mort.
       — Pourtant, tu as pratiqué la respiration artificielle ?
       — Oui, bien sûr. Pendant plus d'une demi-heure, alors
 Pense à commander ton  que mes copains partaient chercher de l'aide. Les pompiers
     sont venus de Laignes, à 10 km de là; alors, vous pen­
 menler- théâtre   sez, il ne s'agissait pas de ne rien faire en attendant qu'ils
     arrivent... J'appuyais de toutes mes forces sur les côtes.
     J'étais à bout, je perdais espoir. Mois je me souvenais
 .....................  qu'il ne faut pas s'arrêter, même si on croit qu'il est trop tord.
       Après des minutes et des minutes d'efforts, Jean-Marie
 . BON Z à retourner à menler théâtre .  perçut une très faible respiration. Il était à bout de forces.
     Enfin les pompiers arrivèrent.
 , B.P. 274-09-PARIS IX  Jean-Marie et ses deux copains rentrèrent à pied, sans
     parler, à la maison.
 e NOM (en majuscules)................................................................... •
       — De toute la nuit, aucun de nous n'a dormi. Est-ce
 Prénom............................... Année de naissance....................... _
 • •  que nous avions bien fait tout ce qu'il fallait pour sauver
 Adresse.............................................................................................  le noyé ? Je me souviens, il faisait un orage terrible. C'était
     atroce de penser à tout ça.
       Mais, au matin, un jeune homme de vingt-trois ans
     vint à la ferme. Le « noyé » de la veille ! Il serra longue­
 Désire recevoir un MENIER-THEATRE complet avec décors #
     ment la main de son sauveteur.
 interchangeables et une brochure d’emploi, au prixexception-  Et cela, cent fois plus que l'accueil des copains de
 • nel de 3 NF (2,40 + 0,60 pour affranchissement) joints à ce •   quatrième, à l'école des frères de la rue des Contrées, à
 • bon sous forme de chèque postal ou bancaire, mandat ou 12 •  J.-M. Guinot est félicité par un autre sauveteur   Reims, lors de la rentrée, — cette longue poignée de
 . timbres à 0,25 NF.   ,  M. Grenat, terrassier à Tours, qui ranima, au   main, Jean-Marie s'en souviendra toujours...
 bord du Cher, un enfant noyé de trois ans.
 ...............................................................................................
   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26