Page 88 - Apiculture Moderne
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84             CONDUITE DU RUCHER.

            On ne doit jamais enlever la neige qui couvre les ruches; il
          vaut mieux la laisser fondre naturellement. Comme pour les
          plantes, elle constitue pour les abeilles une excellente couverture ;
          il faut seulement enlever celle qui obstruerait les portes, si l’on
          n’a pas eu soin de les abriter en plaçant au-devant une tuile
          inclinée ou tout autre abri analogue, abri qui doit être maintenu
          aussi pour empêcher les premiers rayons du soleil de pénétrer
          par l’ouverture et d’exciter les abeilles à des sorties trop hâtives;
          saisies par le froid du dehors, elles seraient exposées à périr
          avant de pouvoir rentrer à la ruche.
           En février, on voit fréquemment les abeilles commencer leurs
          sorties ; on peut les y exciter quand le temps est très beau en leur
          donnant du sirop un peu liquide. A partir de ce moment, il faut
          veiller à ce qu’elles aient de l’eau à leur portée.
           Dès les premiers beaux jours, on installera près des ruches de
          petites augettes plates contenant de la farine de seigle, de pois, de
          fèves, etc., que les abeilles recherchent et qui remplacent pour
         elles le pollen encore absent. Cette nourriture, connue en apicul­
         ture sous le nom de surrogat, sera disposée en couches minces,
         afin que les abeilles ne puissent s’y enfoncer, car il pourrait leur
         arriver de n’en plus pouvoir sortir et elles périraient alors infail­
         liblement.
                  3.  En mars, visite des ruelles.

           C’est en mars seulement, et même en avril si la saison est
         froide, que doit avoir lieu la visite des ruches. On la fait généra­
         lement au milieu de la journée : les butineuses étant dehors, on
         est moins gêné.
           Pour faire cette visite, on commence par retirer le toit de la
         ruche, on soulève un coin de la couverture et l’on projette à l’in­
         térieur un peu de fumée. On se sert pour cela d’un instrument
         appelé enfumoir, sorte de soufflet muni d’un compartiment dans
         lequel on fait brûler quelque matière organique donnant beaucoup
         de fumée, des vieux chiffons par exemple (M. Ilippol a conseillé
         l’emploi de l’eau pulvérisée au lieu de la fumée; nous ignorons
         si ce moyen donne de bons résultats).
           Il existe divers systèmes d’enfumoirs. Ceux à soufflet {fig. 95)
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