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MARS                    59
            Au bout de quelque temps, on peut enlever les fils
          de fer qui soutiennent les rayons, mais il n’y a aucun
          motif de se presser.
            Loin de nuire à une colonie, un transvasement fait
          en bonne saison semble la rajeunir et lui donner une
          nouvelle ardeur au travail. Le branle-bas produit par
          l’opération la place dans une situation analogue à celle'
          d’un essaim qui se trouve avoir à organiser sa nou­
          velle demeure et s’y voue avec une activité spéciale.
            Les transvasements sontbeaucoup moins compliqués
          qu’on ne se le figure et il n’y a pas de manipulation
          dans laquelle on soit moins piqué. Ils demandent natu­
          rellement un petit apprentissage et le commençant fe­
          ra bien de se faire aider la première fois, mais c’est
          une opération fort instructive qu’il ne regrettera pas
          d’avoir tentée.

            Abeilles étrangères. — Pendant que je traite de
          l’achat des abeilles, je voudrais donner encore un avis
          aux commençants : c’est de ne pas s’éprendre trop vite
          des races étrangères. Je suis fort éloigné de penser ou
          de vouloir dire du mal des Italiennes, des Carnio-
          liennes, voire même des Chypriotes, qui toutes ont des
          qualités à côté des points faibles, mais la race commune
          est excellente et convient mieux sous tous les rapports
          pour un apprentissage, toujours accompagné de plus
          ou moins d’insuccès. Puis l’introduction d’abeilles
          étrangères a pour conséquence inévitable des familles
          de race croisée, qui travaillent bien, mais qui sont
          fréquemment d’un caractère plus agressif que les abeil­
          les de race pure, et alors le novice ne voit plus le
          métier d’un aussi bon œil.
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