Page 72 - la_conduite_du_rucher
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56 MARS
en face de l’ouverture, procède au tapotement, à mains
plates ou avec deux baguettes, en commençant par le
fond de la ruche et en continuant sur les bords graduel
lement, sans secouer le panier vide, dans lequel les
abeilles doivent finir par se réfugier avec la reine au
bout de 5 à 20 minutes, selon les circonstances. On
frappe doucement, de façon à ne pas endommager les
rayons, et on reprend haleine de temps en temps. Les
abeilles seront mieux disposées à monter dans le panier
vide, si l’on a eu soin de verser, dix minutes avant de
commencer, un peu de sirop chaud sur le sommet des
rayons. Si l’on suit des yeux l'ascension des abeilles,
on a beaucoup de chance de voir passer la reine qui
grimpe - à la surface sur le dos des ouvrières. Il est
rare que toutes les abeilles quittent la ruche, l’impor
tant est que la reine ait passé.
Pour les essaims à extraire, c’est au juger qu’on fixe
la quantité d’abeilles à donner à l’essaim.
Si la reine n’est pas montée, ce qui arrive quelque
fois et ce qu’on reconnaît assez vite à l’allure inquiète
des abeilles dans le panier d’en haut... on recommence.
Lorsqu’on a tapota en vue d’un transvasement, on en
trepose dans un coin le panier contenant la population
chassée, qui reste parfaitement tranquille jusqu’au mo
ment où on la versera dans sa nouvelle demeure.
Il s’agit maintenant de détacher les rayons. Si l’on
n’a pas eu recours au tapotement, l’opération demande
un peu plus de fumée, et, comme nous l’avons dit,
plus de précautions à cause de la reine. Si l’on a la
bonne chance de l’apercevoir on s’arrange pour ne pas
la blesser, mais le plus souvent elle se cache. Il lui
arrive de se réfugier dans quelque débris de rayon,
aussi ne faut-il jamais en mettre aucun au rebut sans
l’avoir examiné. Avec des soins il n’arrive pas d’acci
dent ; je n’ai jamais perdu une seule reine dans un