Page 74 - la_conduite_du_rucher

58 MARS
le couvain), en se servant d’un autre cadre comme de
mesure, de règle et d’équerre. Les morceaux sans cou­
vain compléteront la surface à remplir ; chacun devra
être assez large pour être maintenu par deux fils. Il
est bon de se pourvoir de quelques rayons surnumé­
raires pour remplacer ce qui tombe au découpage ou
ne peut servir. Le couvain sera autant que possible
placé à la même hauteur dans chaque cadre et concen­
tré. Le cadre rempli, on relève les fils qui dépassent
la traverse inférieure, on les ramène par-dessus les
rayons et on les entortille aux clous d’attente en haut
du cadre. Cela fait, on relève le cadre au moyen de la
planchette sur leqüel il repose et on le suspend dans
la nouvelle ruche1; quand il y aura deux cadres de
couvain terminés, on pourra verser les abeilles dessus,
afin qu’elles couvent.
Les autres rayons seront fixés de même et viendront
flanquer ceux à couvain de chaque côté ; le couvain
doit être encadré entre deux rayons de miel. Les parti­
tions, qui auront dû être engagées à l’avance à leur
place approximative et rapprochées par le haut pour
conserver la chaleur, seront mises à leur distance
exacte ; enfin la ruche sera recouverte, elle sera tenue
dans l’obscurité et ne sera reportée à sa place que le
soir.
Quelles que soient ses provisions, il sera bon de lui
donner un demi-litre de sirop épais pour l’aider à prépa­
rer ses bâtisses. Pendant un ou deux jours, son entrée
sera restreinte au passage de une ou deux abeilles, car
il s’en échappera une forte odeur de miel qui ne man­
quera pas d’attirer les pillardes, et la colonie, occupée
à ses travaux de réparation et de nettoyage, sera mal
placée pour se défendre.
1. Lorsqu’on opère en saison froide, il est bon de réchauffer
préalablement la ruche au moyen d’une brique chaude.