Page 426 - Les merveilles de l'industrie T1
P. 426
422 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
beaucoup trop prompt et trop brusque. On a j nière à tirer le plus grand parti possible-
essayé maintes fois à Marseille les chau de la chaleur produite par le combustible.
dières en métal et l’on a reconnu toute A cet effet on applique d’abord la chaleur
leur imperfection pour ce cas particulier. sous le fond, puis on la dirige autour des
La construction en maçonnerie permet parois. Il en est autrement dans les chau
seule de conserver au liquide savonneux sa dières à savon. Ici, on est forcé de perdre
température pendant le temps nécessaire, une grande partie de la chaleur fournie-
alors que le feu est enlevé. par le combustible, parce que ces chaudières
Les assises du revêtement intérieur de la ne peuvent être chauffées que par le fond. Si
chaudière servent de mesure pour les ou le feu circulait tout autour de leurs parois,
vriers : 60 cornues de 20 litres occupent, le savon qui recouvre ces parties de la chau
dans une chaudière de grande dimension, la dière serait brûlé. De là la nécessité de n’ap-
hauteur d’une de ces assises (un malluri). Les ■ pliquer la chaleur qu’à la partie inférieure.
chaudières ont 12 à 13 mallons de hauteur. Le chauffage des chaudières au moyen de
Elles sont terminées par un fond conique, la vapeur d’eau, a été un excellent perfection-
nommé campane. La hauteur de ce tronc de i nement apporté dans l’art de la savonnerie.
cône est d’environ 50 centimètres. La pe Il a fallu cependant de nombreux tâtonne
tite base est formée par une plaque de ments avant que l’on ait pu obtenir de ce
tôle forte de 1 mètre environ de diamètre. système toute l’économie qui devait en ré
La capacité de la campane n’équivaut qu’à sulter. Les premières tentatives ne donnèrent
un mallon. que de mauvais résultats. On avait com
Le fond de ces chaudières est en cuivre mencé par diriger la vapeur au milieu de la
ou en tôle. masse savonneuse, et l’addition d’eau qui
En Angleterre et en Belgique, on se sert résultait de la condensation de la vapeur
de chaudières entièrement en fonte. affaiblissait considérablement le degré d’al
Les chaudières en fer battu ou en fonte calinité de la lessive. On eut alors l’idée de
sont aujourd'hui généralement employées faire circuler la vapeur dans une enveloppe
dans les savonneries de Paris et dans celles concentrique à la chaudière. De cette ma
des autres contrées de la France, à l’excep nière l’eau provenant de la condensation de
tion de Marseille. la vapeur ne se mêlait pas avec les lessives
Aux Etats-Unis les chaudières des savon pour les affaiblir et retarder la saponification..
niers sont composées de trois pièces diffé Ce système présentait pourtant un incon
rentes soudées entre elles par du ciment de vénient : c’est de trop chauffer les parois
fonte. La pièce inférieure reçoit seule l’ac des chaudières et de ne pas en chauffer suf
tion de la chaleur. Cette pièce inférieure fisamment le fond. L’ébullition n’était ja
ést adaptée aux deux autres, de telle façon mais régulière ; elle était toujours plus
que, si elle vient à se fêler pendant le cours prononcée sur les bords de la chaudière
d’une opération, on peut l’enlever au moyen qu’au centre.
de cordes ou de chaînes, sans déranger les Aussi, dans les savonneries de création
deux premières. récente, a-t-on supprimé les chaudières à,
Nous ferons remarquer qu’une chaudière double fond. On les chauffe au moyen d’un
de savonnerie ne peut pas être construite ; serpentin plat en tôle, placé à 8 ou 10 cen
comme la chaudière d’une machine à va timètres du fond de la chaudière, et dans
peur qui ne renferme que de l’eau. Ces lequel on fait circuler la vapeur fournie par
dernières chaudières sont disposées de ma- un générateur. Cette disposition donne d’ex-
