Page 160 - Histoire de France essentielle
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Lectures.              — 152 —               LA RÉVOLUTION.


                         77e Lecture. — La fuite à Varennes.
                Le 20 juin 1791, vers onze heures du soir, Louis XVI, la reine, leurs
              enfants et Madame Élisabeth quittèrent les Tuileries dans deux voi­
              tures. Ils parvinrent à franchir sans encombre les barrières et furent
              bientôt sur la route de Châlons. Le 21, le bruit de la fuite du roi se
              répandit; l’Assemblée envoya des émissaires de tous les côtés pour rat­
              traper le fugitif. Pendant ce temps, la berline royale entrait à Châlons
              vers 5 heures du soir; on changea de chevaux et on se dirigea sur
              Sainte-Menehould. En partant, le roi eut l'imprudence de mettre la
              tête à la portière. Le maître de poste, nommé Drouet, ancien dragon
              de Condé, ardent patriote, crut reconnaître le roi. 11 s'élança à la pour­
              suite de la voiture, après avoir annoncé sa découverte à la municipa­
              lité. Arrivée à Varennes, la berline s’arrêta pour relayer. A ce moment,
              Drouet, qui venait lui aussi d’arriver, prévient le procureur de la com­
              mune et quelques patriotes, arrête avec leur aide la voiture qui re­
              partait, et demande aux voyageurs leurs passeports. On les fit des­
              cendre et entrer dans la maison du procureur. Puis Sausse, le procureur
              de la commune, dit à Louis XVI qu’il était le roi; celui-ci l’avoua.
              Alors il le mit en étal d’arrestation et le lit garder par les paysans,
              armés de fourches, qui étaient accourus de toutes parts.
                Le 22 juin 1791, Drouet et les citoyens de Varennes firent rebrousser
              chemin au roi et à la famille royale vers Paris. Une foule immense
              accompagnait la voiture qui renfermait Louis XVI captif. Le cortège
              repassa par Sainte-Menehould et par Châlons ; près de Château-Thierry,
              les envoyés de l’Assemblée nationale, la Tour-Maubourg, Pétion et
              Barnave, rejoignirent le roi, qui essaya de déclarer qu’il n'avait pas
              voulu sortir du royaume. Ces commissaires accompagnèrent la famille
              royale pendant tout le reste du voyage qui se poursuivit à travers
              Château-Thierry, la Ferté-sous-Jouarre, Meaux. Le 25 juin, on rentra
              à Paris, et le roi fut reconduit aux Tuileries.
                               {Documents de la Ligue de l'Enseignement.)


               Questionnaire. — 1. Qu'est-ce que les États généraux? —- 2. Qu’est-ce
              que les cahiers de doléances?.— 3. Expliquez la différence du vote par
              ordre et du vote par tête. Montrez pourquoi le tiers désirait le vote par
              tète. — 4. Qu'entendait le tiers lorsqu’il se déclara Assemblée nationale? —
              5. Racontez le serinent du Jeu de paume et dites comment se termina la
              séance royale du 27 juin 1789. — 6. Expliquez ces mots : Assemble’e natio­
              nale constituante. —- 7. Racontez la prise de la Bastille. — 8. Que se passa-
              t-il dans la nuit du 4 août 1789? — 9. Que se passa-t-il les S et 6 octobre?
              —- 10. Parlez de la fête de la Fédération. — 11. Qu’est-ce que l’émigration?
              — 12. Dites ce que vous savez de la fuite du roi.
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