Page 35 - le_medecin_des_pauvres
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         ont enseigné que la flore française, riche entre toutes,
         offre à la thérapeutique la majeure partie, sinon la
         totalité de ce dont elle a besoin.
           De toutes ces plantes bienfaisantes, nous pouvons
         extraire .les remèdes les plus actifs, les plus effica­
         ces.
           C’est là mon principe et la meilleure méthode à mon
         avis.
          L’étude approfondie des propriétés de ces nombreux
         composés chimiques allemands, à laquelle je me suis
         assez longtemps consacré, ne m’a .jamais convaincu
        des services qu’ils pouvaient rendre à la science mé­
        dicale.
          Je ne pense pas que leurs vertus aient prolongé
        la vie humaine d’un seul jour.
          On vivait aussi vieux du temps de Molière qu’au
        premier semestre de 1914.
          Je n’entends pas dire, ami lecteur, que nous som­
        mes restés stationnaires depuis Louis xiv, et je me
        plais à rendre hommage à nos vénérés savants j’af­
        firme, toutefois, que les plus grandes découvertes con­
        cernant la chirurgie, la médecine et l’hygiène sont nées
        dans les cerveaux français.
          Hommage à nos Pasteur, Roux, Péan, Tarnier et
        tant d’autres !
          Le Prussien nous a battus en 70 ; il était en train
        de nous vaincre commercialement .quand l’imprudent
        Guillaume, dans son orgueil incommensurable, a rêvé
        de nous conquérir.
          Cet abominable despote aurait bien fait de méditer
        les conseils de son grand-père, quand, à son lit de
        mort, il lui tenait ce langage : « Sache et so.uvi.ens-
        toi toujours que les conditions dans lesquelles nous
        nous, sommes trouvés en 70 ne se reproduiront peut-
        être jamais ; c’est un vrai miracle que nous ayons pu
        vaincre la France. »
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