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ont enseigné que la flore française, riche entre toutes,
offre à la thérapeutique la majeure partie, sinon la
totalité de ce dont elle a besoin.
De toutes ces plantes bienfaisantes, nous pouvons
extraire .les remèdes les plus actifs, les plus effica
ces.
C’est là mon principe et la meilleure méthode à mon
avis.
L’étude approfondie des propriétés de ces nombreux
composés chimiques allemands, à laquelle je me suis
assez longtemps consacré, ne m’a .jamais convaincu
des services qu’ils pouvaient rendre à la science mé
dicale.
Je ne pense pas que leurs vertus aient prolongé
la vie humaine d’un seul jour.
On vivait aussi vieux du temps de Molière qu’au
premier semestre de 1914.
Je n’entends pas dire, ami lecteur, que nous som
mes restés stationnaires depuis Louis xiv, et je me
plais à rendre hommage à nos vénérés savants j’af
firme, toutefois, que les plus grandes découvertes con
cernant la chirurgie, la médecine et l’hygiène sont nées
dans les cerveaux français.
Hommage à nos Pasteur, Roux, Péan, Tarnier et
tant d’autres !
Le Prussien nous a battus en 70 ; il était en train
de nous vaincre commercialement .quand l’imprudent
Guillaume, dans son orgueil incommensurable, a rêvé
de nous conquérir.
Cet abominable despote aurait bien fait de méditer
les conseils de son grand-père, quand, à son lit de
mort, il lui tenait ce langage : « Sache et so.uvi.ens-
toi toujours que les conditions dans lesquelles nous
nous, sommes trouvés en 70 ne se reproduiront peut-
être jamais ; c’est un vrai miracle que nous ayons pu
vaincre la France. »