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              graves chez l’ivrogne et tournent facilement à la g«n>
              grène.
                La progression alcoolique. ■— Pour dégoûter les
              alcooliques et les candidats à l’alcoolisme de leur fu­
              neste entraînement, M. Joseph de Pietra Santa, dans
              le Journal d’hygiène, rappelant le compétent avis de
              sir W. Richardson, fait un saisissant tableau résumé
              de l’action désastreuse que l’alcool de mauvaise qua­
              lité exerce sur le système nerveux. Affaissement phy­
              sique d’abord, altération morale ensuite, tel est le ré-,
              sultat inévitable.
                Voici les quatre périodes de l’ivrognerie :

                 1° Excitation. — Le sang afflue de façon anor­
               male à travers les vaisseaux capillaires : les nerfs
              moteurs sont comme paralysés et n’offrent plus qu’un
               frein insuffisant. On se trouve sous l’influence d’une
               hilarité particulière : le corps n’est pas encore tou­
               ché, mais l’esprit est moins actif. On est comme aba­
               sourdi et l’hébêtement commence.
                2° Débilité musculaire. — L’alcool est pris en plus
              grande quantité, le système nerveux commence à s’af­
              fecter sérieusement ; les lèvres inférieures s’affaissent,
               la langue s’empâte, les mains sont moins solides.
              Les muscles de la face prennent un stigmate caracté­
              ristique analogue aux premiers symptômes de l’idio­
              tisme.

                3’ Débilité mentale. — Le cerveau est à son tour
               frappé: le chaos commence à se faire dans la cervelle,
               les idées deviennent moins nettes et se troublent, la
               langue ne répond plus à la volonté et ne peut plus
              exprimer la pensée. L’intelligence s’atrophie, les habi­
               tudes que nous tenons de l’éducation s’émoussent et
               disparaissent, les instincts animaux se réveillent.
                4° Inconscience. — Les sensations disparaissent, l’ex­
               citation particulière que le cerveau reçoit des nerfs
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