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Sur cent détenus pour incendie volontaire, combien;
compte-t-on d’alcooliques ? Cinquapte-sept.
Sûr* cent condamnés pour mendicité1, vagabondage,
combien compte-t-on d’alcooliques T Soixante-dix.
Sur cent condamnés- pour coups et blessures, violen
ces, brutalités ? Quatre-vingt-dix.
Ces chiffres ont été fournis par les greffiers de plu
sieurs prisons.
Belle pensée de Lamennais. — Savez-vous ce que
boit cet homme, dans ce verre qui vacille; en. sai main
tremblante d’ivresse ? — Il boit les larmes, le sang,
la vie de sa femme et de ses enfants.
Ivresse. — L’ivresse est une dégradation morale ;
celui qui boit avec excès et qui se met dans cet état
s’expose au mépris- publi-c. il perd l’estime et la eoni-
fï-ance. des-, honnêtes, gens. Honte à celui qui s’avilit
de la sorte ! La. société le repousse et la; maladie- lui
tend les- bras.
Ivrognerie chronique. — L’ivrognerie chronique
amène- les plus tristes résultats dans l’organisme.
L’alcool absorbé journellement et en trop grande quan
tité altère pour- ainsi dire tous les organes : l’estomac
digère mal, il y a des pituites le matin, lé foie devient
malade, les mains tremblent, l’intelligence diminue, le
caractère s’aigrit et devient violent. L’ivrogne a le vi
sage couperosé et le nez d’un rouge caractéristique.
Il peut être pris de Delirium tremens, espèce de. manie
aiguë durant laquelle le malade, fou furieux, très vio
lent, ayant aux mains et aux pieds un tremblement
très accusé et très caractéristique, a des hallucinations
terrifiantes. i f-
II voit des animaux noirs, des rats qui veulent le
mordre, etc ; il est couvert de sueur.
A la longue, le malade, plongé dans un abrutisse
ment complet,, finit, par être dément. Les moindres
plaies, les inflammations les plus bénignes deviennent