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VI ÉDOUARD BERTRAND
littérature apicole de tous les pays, grâce à sa connaissance
des langues. Aussi, lorsque la Société d'apiculture de la
Suisse romande reconnut l’utilité d’avoir un organe qui
mettrait ses membres en communication les uns avçc
les autres, le dévoué vulgarisateur offrit d’éditer cette
publication à ses frais. Il avait tout ce qu’il fallait pour
mener à bien sa tâche, et en peu d’années son Bulletin,
répandu partout, comptant des milliers d’abonnés, dut
changer son titre contre celui de Revue internationale
d’Apiculture. Il en soutint la charge pendant vingt-cinq
ans. Ses volumes sont toujours très recherchés. C’était,
disait l’éminent apiculteur, M. Cowan, sans nul doute, le plus
pratique et le meilleur qui parût en français et le seul
qui traitât sérieusement des méthodes modernes.
Les publications de M. vEd. Bertrand se succédèrent
sans interruption de 1879 à 1905 ; on peut dire que rien de
ce qui touchait aux abeilles, même de loin, ne lui fut
étranger. Il rendit aux apiculteurs de langue française le
grand service de mettre à leur portée les meilleurs ouvrages
anglais et italien : le Guide de l’Apiculteur anglais, de
M. T.-W. Cowan ; la brochure italienne de M. Rauschen-
fals sur la Fausse Teigne ; la Monographie de la logue, de
M. F.-C. Harrison, du Canada ; deux nouveaux livres de
M. T.-W. Cowan, VAbeille, histoire naturelle, anatomie et
physiologie, et la Cire-, enfin Y Abeille et la Ruche, de
Charles Dadant et L. Langstroth, le plus beau et le plus
important ouvrage qui ait paru sur l’apiculture, que
M. C.-P. Dadant vient de reviser encore et d’enrichir
de son incomparable expérience, pour une nouvelle édi
tion.
En plus de toutes ses publications, M. Ed. Bertrann
donnait des cours et des conférences ; il correspondait
avec un grand nombre d’apiculteurs auxquels il prodi
guait généreusement ses conseils, et, malgré son dévoue
ment, il n’aurait pas pu résister à la formidable besogne
qu’il avait entreprise s’il n’avait eu, dans la compagne de
sa vie, une aide remarquablement intelligente, qui n’a pas
voulu être simple spectatrice des travaux dé son mari,