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ABEILLES, RAYONS, CELLULES 177
l’abeille commune, surtout au premier sang et si l’on
opère par sélection, donne de bonnes abeilles, sinon au
point de vue du caractère, du moins à celui du rende
ment et de la rusticité.
Pure, elle est généralement très douce 1, se défend
mieux que l’abeille commune contre les pillardes et la
fausse-teigne et se tient plus solidement sur les rayons
lorsque ceux-ci sont sortis de la ruche. Les reines sont
très prolifiques, mais cette fécondité est quelquefois
intempestive selon la flore du pays où la race est cul
tivée. Cette abeille est peut-être un peu moins rustique
que la commune, ou plus imprudente dans ses sorties
par les temps froids, et convient mieux en plaine qu’en
montagne.
Les reines importées valent rarement celles qu’on
élève soi-même sur place dans de bonnes conditions.
Elles doivent être surtout considérées comme des
reproductrices servant à l’élevage de nouvelles reines.
L’abeille italienne se distingue facilement de la com
mune par son poil roux et les bandes jaunâtres de son
abdomen ; cette différence de couleur a rendu de très
grands services dans l’étude de l’histoire naturelle des
abeilles.
Les ouvrières provenant du croisement de deux
races varient beaucoup de couleur dans la même
famille ; tandis que les unes sont presque semblables
à la race du père ou à celle de la mère, d’autres offrent
un mélange des deux couleurs. Les mâles, au contraire,
qui n’ont pas de père (parthénogénèse), sont naturel
lement toujours, quoi qu’on en dise, de la race de
la mère.
1. M. Vogel, déjà nommé, a observé que chez les abeilles c’est
le père surtout qui transmet le caractère ; par conséquent, les métisses
dont le père est italien doivent être plus douces que celles dont la
mère, italienne, a été fécondée par un mâle de race commune.
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