Page 214 - Terre Moderne
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Il faut donc que l'empierrement repose sur une
couche épaisse de gros matériaux, appelée « hérisson >>,
elle-même butant de chaque côté sur les parois d'un
encaissement creusé dans le sol naturel ; de larges
accotements sont donc nécessaires.
Bien entendu, la constitution de la chaussée variera
avec les matériaux locaux trouvés sur place. Le plus
souvent, on pourra construire avec de gros blocs un
« hérisson >> de 25 cm qui sera surmonté d'un « empier-
rement>> de 5 à 7 cm en matériaux plus petits. Le hérisson
sera buté de côté de chaque accotement par une rangée
de gros blocs dépassant alors 30 cm de hauteur. Il suffit
même quelquefois d'augmenter la hauteur du hérisson
et de garnir les vides qu'il présente en surface par des
éclats de pierres et des matériaux plus petits pour obtenir
un châssis convenable.
Beaucoup d'autres matériaux peuvent être utilisés :
galets, briques de rebut, gros machefer, toujours sous la
réserve d'une assiette solide et d'une butée latérale
suffisante pour éviter l'écrasement de la chaussée.
QUELLE LARGEUR ADOPTER POUR LE CHEMIN?
En raison de la standardisation du matériel agricole,
de la circulation de véhicules automobiles, parfois
lourds, il n'est guère possible de s'écarter, pour les
chemins agricoles, de certaines dimensions moyennes, les
mêmes partout.
En raison de la circulation assez réduite sur ces
chemins, on peut admettre que la chaussée est faite pour
une seule file de véhicules, les croisements sont rendus
possibles par l'empiètement d'un des véhicules sur
l'accotement. Si la circulation risque d'être plus intense,
il y a lieu de prévoir de place en place des garages pour
le croisement.
La largeur de la chaussée empierrée sera en moyenne
de 3 mètres; il faut y ajouter deux accotements de 1 mètre
chacun environ, ce qui porte à 5 mètres la largeur totale,
non compris les fossés quand le chemin est à niveau
ou en déblai; c'est donc, en général, une emprise totale
de 7 mètres qui lui est nécessaire. Les accotements d'un
mètre, outre qu'ils facilitent les croisements sont indis-
pensables pour bien buter le hérisson et assurer la
stabilité latérale de la chaussée.
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