Page 75 - RI3_Francs_tireurs
P. 75

Rechet  Robert,  Duret  Edmond,  Duret  Eugène,  Planche  Geor~
        ges  d'Habère-Lullin,  Mammet  René,  Gouget  Léon  d'Habère-
        Poche,  Sage  Jean,  Péclet  Henri,  Comte  Albert,  Mont-Journal
        Joseph,  Calvin  Léon,  Muhauser  Georges,  Pittet  André,  Le-
        maire  Charles  de  Thonon,  Failisaz  Henri,  Muton  Henri,  Carer
        Nicolas  de  Villard-sur-Boëge,  Pielleux  Henri  de  Boëge,
        Briand  et  Jean  Dérippe  d'Annemasse.               ·
           « De  plus,  les  pirates  hitlériens  emportent vers  le  « Pax »
        à Annemasse  une  vingtaine  de  jeunes  gens  et  de  jeunes filles
        qui  seront presque tous déportés et dont la plupart ne sont pas
        revenus.»
           C'est seulement  quelque  temps  plus  tard  que  nous  pûmes
        identifier  les  deux  traîtres,  dont  une  femme,  qui  avaient  con-
        duit les Allemands au  « Château ».  Tous deux  furent exécutés.
           Le  20  février,  la  milice  attaque  par  surprise  le  P.C.  de
        Maurice  Flandin,  dit  Blanchard,  chef  du  1 .,  bataillon,  à  Fé-
        ternes.  Dans  cette  commune  existe  un  corps-franc  rattaché
        à  la  1re  compagnie  « Les  Diables  Rouges».  Une  bataille  à
        mort  est  livrée.  Nos  camarades  Zeph,  Julius  Martin,  et  Bou-
        cher sont tués au combat. Bernicault blessé gravement, s'achè-
        ve  lui-même au revolver.  Un héros de  Dunkerque,  Léon  Besse,
        agent  de  liaison  F.T.P.  est  arrêté.  Affreusement  torturé,  il
        sera déporté  à  Buchenwald,  et  ne  nous  reviendra  plus.  Julien
        Mouille,  Tavanti  et  Guilloset  sont  pris  et  fusillés  à  Annecy.
        Quant  à  Maurice  Flandin,  il  est  transporté  au  « Savoie-Lé-
        man » où  commence  pour  lui  un  long  martyre.
            Pour  essayer  de  le  fléchir  et  de  le  faire  parler,  les  bêtes
        sadiques  ont  amené  sa  femme.  Impuissante  et  horrifiée,  elle
        doit  assister  à  l'agonie  de  notre  camarade.  Il  ne  sait  que  lui
        dire:  « Aie  du  courage ! » Aucune  autre parole ne  sort  de  ses
        lèvres.  Pas  un  seul  nom,  pas  la  moindre  piste,  le  moindre
        renseignement  ne  lui  sera  arraché.  Les  coups  de  barre,  les
        coups  de  cravache  s'abattent  sur  lui.  On  le  brûle.  A  2  h.  du
        matin il expire,  les côtes en  morceaux.  Les  miliciens ne s'aper-
        çoivent  même  pas  qu'il  est  mort.  Ils  continuent  à cogner.  Fi-
        nalement,  ils  lui  écrasent le  visage  à coups  de  talon.  Un  doc-
        teur  collaborateur  qui  vint  faire  le  constat  de  décès,  ne  put

                                   0!5
   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80