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de  mitrailleust:s  et  de  mitratllett~s  provenant  des  hauteurs  en
           face.  Toute  la  route  était  soumise  à  un  tir  violent,  de  sorte
           que  nous  dfimes  nous  abriter  aussitôt  dans  le  fossé  de  la
           route.  Nous  avons  remarqué vers  le  Saurer  une  forte  détona-
           tion,  probablement  un  coup  direct  par  un  projectile  au  phos-
           phore.  Le  Saurer  fut  aussitôt  entouré  de  flammes,  mis  en
           mouvement,  et  mit  le  feu  au  deuxième  véhicule.  A  la  suite
           de  l'explosion  du  réservoir  à  essence  et  du  déchargement  de
           munitions,  le  feu  se  propagea  si  rapidement  qu'il  ne  fut  pas
           possible  d'enterrer  les  4  tués.  En  dehors  de  cela,  les  deux
           véhicules  étaient  sous  le  feu  violent  de  5  mitrailleuses.
              Les  sous-officiers  Aldenhoven  et  Bierk,  qui  avaient  déjà
           été  blessés grièvement dans  le  premier combat, furent  atteints
           mortellement,  de  sorte  que  le  nombre  de  tués  s'élève  à  6.
           La  position  de  l'adversaire  était  favorable  de  sorte  qu'il  ne
           fut  pas  possible  de  l'arrêter  par  notre  défense.
              A  la  suite  des  faits  rapportés:  disparition  de  deux  mi-
           trailleuses  et  munitions  correspondantes,  nous  avons  réussi
           cependant  à  regagner  avec  les  blessés  le  poste  de  douanes
           de  St-Cergues  et  à  tenir  jusqu'à  l'arrivée  des  renforts  d' An-
           nemasse. L'alerte de  la compagnie a  eu  lieu  par téléphone,  par
           notre  groupe-service,  par  l'intermédiaire  du  point  d'appui
           douanier  de  St-Cergues.
                 6.  -  Expérience:

              L'adversaire  a  employé  une  bonne  tactique.  Sans  notre
           arrivée,  le  poste  de  St-Cergues aurait  pu  être  enlevé.  Lors  du
           combat  avec  ses  avant-postes,  le  poste  était  déjà  à  moitié
           encerclé.  »
              Au  cours  de  ces  deux  engagements,  les  boches  perdent
           plus  de  20  tués  (constatation  faite  sur  le  terrain  même),  et
           comptent  de  nombreux  blessés.
              Mais  revenons  à  Machilly.  A midi,  Franquis demande  des
           volontaires  dans  toutes  les  compagnies  en  vue  de  l'assaut
           final.  Tous les  hommes  de  la 93-15  lèvent  la  main  et  l'attaque
           commence  immédiatement.  De  toutes  les  routes  qui  mènent
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