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la mesure de nos forces. Nous devons entrainer à nos côtés
les forces de la Résistance et le peuple tout entier dans un«
formidable insurrection nationale q11i balaiera tout sur son
passage. Tous à l'action. Aucune faiblesse ne peut être per-
mise, que chacun en soit persuadé. j'attends vos communi-
qués militaires ... »
Signé: le C.E.I.R. ROLAND.
Un plan d'opérations est fixé. Nous décidons d'attaquer
d'abord les postes les plus faibles en dégageant les rives du
Léman, puis la Haute-Vallée de I' Arve. Tous ces objectifs
seront promptement atteints en liaison avec I' A.S. Ensuite,
il faudra resserrer la tenaille sur Annemasse, réduire les
postes de Valleiry et Viry et attaquer Cluses, position-clé, qui
se trouve isolée d'Annecy par nos barrages d'Evires et de
Cruseilles.
A l'issue du C.M.R., nous apprenons que le débarquement
du Midi a eu lieu: le soir même, Evian tombait. C'est alors
le développement de la bataille générale, de la bataille victo-
rieuse de notre L'ibération.
Cette bataille fut le couronnement des innombrables com-
bats menés dans la nuit de l'occupation. Nous avions eu le
temps d'apprendre par l'expérience même, quelle est l'orga-
nisation la plus rationnelle des unités de partisans, et quel
était le dispositif de forces le plus efficace dans notre région.
Nous bénéficiâmes aussi dans cette bataille du moral
extraordinaire de nos hommes, moral trempé par les épreuves
passées.
Enfin notre avantage essentiel fut la confiance que nous
accorda la population tout entière, pour nous avoir vus depuis
longtemps à l'œuvre.
La Libération fut l'œuvre d'un formidable élan populaire
dont nous étions le moteur.
Quatre années de lutte tenace, en dépit des conseils atten-
tistes, trouvaient maintenant lelH" pleine justification.
Mais suivons maintenant dans le détail le déroulement de
l'action.
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