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Juvigny.  Ce  sont la 93-15,  le  restant de la 93-24  et les locaux
              qui  attaqueront  !'Hôtellerie  Savoyarde  de  Machilly  où  sont
              retranchés  les  Allemands.
                 La  veille,  à  Chagenard,  notre  S.R.  a  dressé  un  plan  dé-
              taillé  de  l'hôtel  et  de  ses  environs.  Pendant  la  nuit,  un  flot
              continu  de  camions  et  de  voitures  s'est  dirigé  sur  Langin  où
              a  été  établi  le  P.C.,  ainsi  que  le  dépôt  de  voitures  et  de  mu-
              nitions.  Dans la  nuit,  les compagnies se sont  rangées  au  bord
              de  la  route.  Le  tri  des  hommes  se  fait  méthodiquement.  Les
              porteurs  d'arbalète  (bazookas)  sont  retirés  du  rang,  ainsi
              que  les  tireurs  F.M.  Ils  ont  pour  mission  d'approcher  le  plus
              possible  de  l'hôtel,  afin  de  couvrir  l'obiectif  d'un  feu  nourri.
              A 4 h.  du  matin,  la  manœuvre d'encerclement est réalisée  sui-
              vant  le  plan  prévu.
                 A 7  h.  15,  un  coup  de  sifflet  retentit  que  l'écho  renvoie
              dans  tout  le  secteur.  Une  grenade  est  lancée  par  un  homme
              de  la  93-15  et  c'est  le  début  du  combat.  Mortiers,  bazooka,
             F.M.  et  mausers  entrent  en  action.  L'ennemi  riposte  immé-
             diatement  avec  beaucoup  de  vigueur.  Une  première  vague
             d'assaut  échoue  devant  la  défense  boche  et  lean  de  Vienne,
             touché  au  ventre  d'une  balle,  tombe  le  premier.  Cependant
             l'hôtel  est environné  de  fumée,  les  vitres  volent  en  éclats,  les
             balles  s'écrasent  contre  les  murs  et  les  obus  s'enP-ouffrent
             par  les  fenêtres.  Abrités  derrière  les  matelas,  les  Allemands
             tirent  plus  ou  moins  au  jugé  et  la  résistance  s'affaiblit.  Nos
             projectiles  incendiaires  ne  parviennent  pas  à  mettre  le  feu
             au  repaire  ennemi.  Vers  11  h.  nos  hommes  se  regroupent.
                 Pendant  que  se  déroulait  cette  première  phase  du  com-
             bat,  les  boches  parvenaient  à  alerter  leur  garnison  d'Anne-
             masse.  Celle-ci  leur  envoyait  un  renfort  qui  se  présente  à
             8  h.  du  matin  devant St-Cergues.  Il  est immédiatement stoppé
             par la 93-29 qui ouvre le feu et s'oppose victorieusement à l'of-
             fensive adverse. Pendant plus d'une demi-heure, les Allemands
             qui disposent de mitrailleuses et d'un effectif nombreux, tentent
             de  rejeter  nos  hommes  et  de  se  frayer  un  passage  vers  Ma-
             chilly.  A  bout  de  munitions,  et  sans  armes  lourdes,  la  93-22
             ne  réusllit  pas  à  anéantir  complètement  le  convoi  et  se  replie

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