Page 176 - RI3_Francs_tireurs
P. 176
à l'hôtel, les hommes débouchent en courant ; ceux qui vien-
nent du côté de la gare sont gênés dans leur mouvement
par l'incendie qui fait rage. (Et, au mépris du danger, ils
courent à l'écurie afin de libérer généreusement le bétail qui
s'y trouve.) La 93-15 parvient cependant la première dans
la petite cour, derrière l'hôtel et fait sortir les boches, mains
en l'air, de la cave où ils étaient cachés. Tous nos F.T.P.
entonnent alors la Marseillaise qui est reprise par les cama-
rades restés sur les· côteaux voisins. Pendant plusieurs minu-
tes, un chant de victoire s'élève. Une colonne de prisonniers
est emmenée sous bonne escorte à Boëge où un camp a été
préparé à leur intention. Par la suite, deux autres nazis,
ainsi qu'une jeune Française travaillant pour l'ennemi sont
faits prisonniers. A 13 h., Machilly était complètement libéré
de l'envahisseur hitlérien.
Cependant, vers St-Cergues, un nouveau renfort allemand,
venu à pied de Ville-la-Grand, attaque le bouchon de la 93-24
qui combat jusqu'à 15 h. Mais l'épuisement rapide de 1eurs
munitions contraint nos hommes à se replier en Suisse où
ils sont internés, sauf deux qui parviennent à se cacher et un
troisième qui s'évade. Les Allemands n'insistent pas, se re-
tranchent sur Annemasse et dans l'après-midi, le secteur Ma-
chilly-St-Cergues est pratiquement nettoyé. L'e poste douanier
sera occupé par nos hommes sans coup férir.
L'étreinte française se resserre sur Annemasse. Un bou-
chon est établi par la 93-22 à Juvigny et 2 autres à St-
Cergues et sur la route de Ville-la-Grand par la 93-24. Cette
dernière effectue de nombreuses patrouilles pendant toute
la journée du 17 août dans les bois de Veigy et abat 5 Alle-
mands.
La libération de Machilly a coûté aux F.T.P. 3 morts
et 4 blessés; les pertes boches s'élèvent à plus de 25 morts.
LA LIBERATION DU LEMAN: THONON, EVIAN, YVOIRE
Les troupes d'occupation allemandes sont cantonnées à
l'hôtel Belle-Rive, au Château de Rives, au Petit Séminaire
144