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la  Gestapo  qui  a  le  signalement  de  tous  les  responsables
         F.T.P.  de  la  Haute-Savoie.  Grand  doit  se  cantonner  stric-
         tement  dans  la  vallée  de  I' Arve  et  André  est  activement  re-
         cherché  par  la  Gestapo.  Il  faut  une  fois  de  plus  changer
         tous  les  P.C.,  les  noms  de  guerre,  papiers  d'identité,  vête-
         ments,  boîtes  aux  lettres,  « planques »,  lieux  de  rendez-vous
         et  muter  tous  les  agents  de  liaison.  A  l'E.M.  de  la  R.I.2  il
         ne restait plus que Mudry. Nous avons donc formé la R.1.3  par
         nos  seuls  moyens.
            Ces  précisions  permettent  d'estimer  à  leur  juste  valeur  le
         travail  entrepris  par  nos  camarades  et  l'énergie  qu'ils  durent
         déployer.  En  moins  d'un  mois  cependant,  la  R.I.3  était  sur
         pied.
            Jusqu'alors  la  plus  grande  partie  des  F.T.P.  de  Haute-
         Savoie  était  groupée  en  compagnies  sédentaires,  ainsi  qu'on
         l'a  vu  plus  haut.  L'activité  qu'elles  déployèrent  prouvent  am-
         plement  l'efficacité  de  cette  organisation.  Mais  il  n'en  reste
         pas moins  que  des unités mobiles étaient beaucoup  plus  aptes
         à pratiquer  la  guérilla contre  l'ennemi.  C'est  ainsi  que  depuis
         longtemps,  en  zone  sud,  la  Corrèze,  la  Dordogne  et  d'autres
         départements  possédaient  leurs  compagnies  de  partisans.
            La  Haute-Savoie possédait seulement  des  « corps francs »
         ou  « maquis » de  l'effectif  d'un  groupe  ou  d'une  section  tout
         au  plus.
            L'e  développement  de  la  lutte  contre  l'occupant  rendait
         nécessaire  la  constitution  d'unités  plus  fortes.  Les  différents
         « corps francs » ou  « maquis »  de compagnie (Louis Aubagne,
         Liberté  Chérie,  Jean  Moënne,  Maurice  Blanchard,  Patrouille
         Blanche,  Raymond  Goudard,  Jean  Dérippe,  etc.)  furent  ras-
         semblés  en  « compagnie  de  partisans».  Chacun  reçoit  son
         numéro,  formé  du  chiffre  de  l'inter-région  (9),  du  chiffre·  de
         la  région  dans  l'inter (3)  et  du  numéro  de  la  compagnie  dans
         la  région.  Les  quatre  premières  formations  portèrent  les  nu-
         méros  93-15,  93-16,  93-18  et  93-21.
            L'élan  est  donné,  la  R.I.3  se  construit.  Le  nom  même  de
         « Partisans » exerce  une  attraction  indéniable  auprès  de  tous
         les  jeunes  patriotes  du  département.  Ils  sont  fiers  de  leurs

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