Page 112 - Abbé Marin DUCRET
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la porte-. la reforme <lerriim, lui, tourne la cl~f quïl
5-a,·ait être r~'1:Ë>~ a la serrure. emprisonne d'un
tour de poignc-t maire et gendarme. et rli~para~t.
Impo,sihle cle le poursuivre. La porte est so-
lide, la saHê est â l'etage supêrieur. Les gen,h,r~
mes ne pe1n-c-i1t ~autel" par :es fenêtre~ $..tns ::>ê
rompre le ~ou. lis se mettent il cri<'r: Au voleur.
Ruse inutile. Le$ agriculteur:t quis.ont dan$\,::-
champs ont compris h~ drame qui ~e joue et con~
tinuent sans hroncher leur travail.
D'ailleurs. IL' fugitif e~t l,Ji11 déjit. 11 cot,rt il
travers le.:; petits vallonnE'me-nt$~ ces gracieuse~
prairie:,; 'lue nous voyoo5. aûjourd'hui piantée$ de:
large-, ,;am,s <le vigne, au-dessus <le la iltenuge;
i? ~e dlrig-e vers un gué, 4ui existaic en ce \e1nps,
â 15 minute$ en amont du bourg.
Mais avanr <le travcr.scr la ri\'iere, H remet une
pièce de m<Jnnaie à un petit garçon qu·i\ rencon•
tr<', en lui disant de report~r aux gendarmes la
clef de la ma;rie~ a\·ec ces mots : ~l Ce n'est pas
il un \·ol~ur que \.-ous avei P.u affaire, mais f\ un
J>T~trc catholique. rc·spcctueux du hien d'autrui.
Daignez agréer sou m~illeur .5alut. »
Ce devoir de joyeu.5c politc~,c rempli, i: s'en-
fonce dans les bois de la rin, gauche. ;\ la nuit
tombante, il arrive dans la petite parois~e de
Loëx. oi, il cherche un ~ite. ,\fai., a1'cc ,a lo~gue
barbe et sa mise etrang·c, il a. tant i'aspect œun
rôdeur peu rassuraut, que l'houn&te, fomille, citez
laquelle il ,e pré.5ente. ne ~•empresse pas de le re•
ce-vo:r. Par bonheur, elle abrite, ce soir-la. un