Page 478 - Les merveilles de l'industrie T3 Web

LE BLANCHIMENT. 479

Un autre procédé pour connaître la ri­ que, il n’en est pas ainsi, parce que le minerai
chesse d’un minerai de manganèse est fondé n’est pas pur et que l’acide chlorhydrique
sur l’action de l’acide oxalique. On réduit le contient de l’eau en proportion variable. Ce
minerai en poudre et on le fait bouillir sont des essais préalables qui doivent fixer
avec de l’acide oxalique en dissolution dans sur les proportions des corps à employer.
l’eau. Le gaz qui se dégage est de l’acide Les vases dans lesquels on produit le
carbonique. On dessèche ce gaz, et on le chlore ne doivent être attaquables ni par
reçoit dans des tubes remplis de potasse ce gaz ni par les acides. On les faisait au­
caustique. On a pesé les tubes pleins de trefois en plomb ; mais on a renoncé à l’u­
potasse avant l’opération, on les pèse après, sage de ce métal, à cause de la grande dé­
et la différence des poids donne la quantité pense qui en résultait, en raison du grand
d’acide carbonique produit. On se fonde sur nombre d’appareils que l’on emploie.
ce qu’un gramme de peroxyde de manga­ Les dispositions adoptées aujourd’hui
nèse pur donne un gramme d’acide carbo­ dans l’industrie sont les suivantes.
nique sec, à 0 degré, et sous 760 millimè­ Deux grandes caisses rectangulaires (fig.
tres de pression. 211, page 481) composées de briques à l’ex­
Dans ce mode d’opérer, il faut avoir soin térieur et de grès à l’intérieur, sont enfer­
de retrancher l’acide carbonique qui répond mées l’une dans l’autre. Le chlore se pro­
aux carbonates terreux contenus dans le duit dans la cavité intérieure, C ; l’entourage
minerai. Celui-ci doit, d’ailleurs, être em­ en briques EE est destiné à conserver à la
ployé entièrement sec, ou après avoir été caisse intérieure une température conve­
maintenu, pendant un certain temps, à une nable.
température élevée. La cavité dans laquelle s’opère la réaction
Arrivons au procédé pour la préparation est une masse pierreuse en grès, fermée
industrielle du chlore, qui se fait comme en haut par une dalle également en grès;
nous l’avons dit au moyen du peroxyde de roche qui résiste à l’action des acides.
manganèse et de l’acide chlorhydrique. Les dimensions des cuves sont ordinaire­
Les proportions à employer, en supposant ment de 2 mètres de long, 1m, 1 de large et
les corps purs, sont 5 parties en poids d’a­ 0m,75 de hauteur. L’épaisseur des murs en
cide chlorhydrique et 3 de peroxyde de briques qui forment l’enveloppe, est de 0m,23.
manganèse. Pour que la cuve soit bien étanche, on
La formule chimique suivante explique coule de la poix entre les parois de la cuve
la réaction : et l’enveloppe briquée.
Au-dessus du fond de la cuve, à quelques
MnO* 4- 2C1H = 2IIO, + C1M + Cl.
centimètres, on pose une grille composée
Bioxyde Acide Eau. Chlorure Chlore, de barreaux de grès G,G, posés sur des tra­
de manganèse, chlorhydrique. de manganèse.
verses, H,H de la même matière, et qui
Ce qui veut dire que deux équivalents chi­ reçoivent le minerai de manganèse. Le tout
miques d’acide chlorhydrique agissant sur est revêtu de goudron.
un équivalent chimique de bioxyde de man­ Le minerai est introduit par une large ou­
ganèse, produisent de l’eau, du chlorure de verture J. Une autre ouverture, plus petite,
manganèse et du chlore libre. est pratiquée dans le couvercle pour donner
Cette formule chimique indique que l’on passage à un tuyau, E, par lequel se dégage
obtient la moitié du chlore contenue dans le le gaz acide chlorhydrique. Au même cou­
bioxyde de manganèse. Mais dans la prati­ vercle est adapté un prisme en grès, II, ser-