Page 90 - Les merveilles de l'industrie T1

84 MERVEILLES DE LIA DES TRIE.

Fig. 58. — Coupe en cristal blanc, de l’usine de Saint-Louis.

L’exportation des cristaux français à l’é­ part, il y a à Londres beaucoup de maisons
tranger était, à la même époque, de 2,000,000 qui se contentent de travailler le cristal
de francs, c’est-à-dire de 20 p. 100 de la qu’elles ont acheté brut aux fabricants. Leur
production. seul objets est de tailler et de décorer les
cristaux bruts.
L’Angleterre fabrique beaucoup plus de En réunissant le chiffre des produits de
cristaux que la France, le cristal étant la ma­ ces industries réunies on arrive à évaluer à
tière usuelle dans ce pays. Pelouze estime 40 millions, c’est-à-dire à plus de quatre fois
qu’en 1862, il existait dans le Royaume-uni la production de la France, la quantité de
environ soixante fabriques importantes, qui cristaux qui sont fabriqués en Angleterre.
livraient au commerce au moins 28 millions Ce chiffre de 40 millions est le même auquel
de francs de cristaux. 11 existe en outre, dans était arrivé M. Godard, directeur de l’usine de
plusieurs villes manufacturières, comme Lon­ Baccarat, dans l’enquête qu’il fit exécuter en
dres, Manchester, Birmingham, Newcastle, Angleterre pour évaluer la production de ce
Hourdbidge, de petits industriels (cribbs) qui pays.
achètent aux fabricants de produits chimi­ Ainsi, tandis qu’en France, l’industrie de
ques le mélange tout préparé pour fabriquer la cristallerie est renfermée dans un petit
le cristal, et qui allument, de temps en temps, nombre d’usines, toutes d’une grande impor­
un four, où ils fabriquent le cristal. D’autre tance, en Angleterre, cette industrie est ré-