Page 268 - La Lecture Expressive
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Lecture 129. Ulysse et Nausicaa <sutteJ
li .
1. La reine lance la balle à l'une de ses suivantes et manque son
but ; la balle tombe dans le rapide courant du fleuve. Les jeunes
femmes jettent un grand cri ; le divin Ulysse s'éveille, il se demande
où il est, et, pour s'en assurer, il se -couvre d'un rameau toufîu et
s'approche des suivantes de Nausicaa.
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Il leur paraît horrible , tant l'eau de la mer l'a défiguré. Elles
fuient toutes tremblantes vers les rochers du rivage. La seule Nausicaa
reste immobile ; elle s'arrête et regarde le héros.
2. Celui-ci prononce ce discours plein d'adresse :
« Déesse ou mortelle, ô reine, je m'agenouille devant toi. Si tu es
l'une des mortelles qui vivent sur la terre, trois fois heureux ton père
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et ton auguste mère ; trois fois heureux tes frères chéris. De ter-
ribles malheurs m'accablent : hier, après vingt jours de tempête,
j'ai échappé à la mort. -
« 0 reine, prends pitié de moi; c'est à toi la première que je m'adresse
après avoir bien soufîert. Je ne sais rien des autres habitants de cette
terre ; montre-moi leur ville, et donne-moi quelque haillon pour me
couvrir.
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3. - 0 mon hé\te l répond la blanche Nausicaa, puisque tu as
atteint notre île et notre cité, tu ne manqueras de rien. Je te condui-
rai jusqu'à la ville, et je vais te dire le nom du peuple qui l'habite.
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Ce sont les Phéaciens , et, moi, je suis la fille du roi. »
(A suivre.)
Lee mots : 1, Horrible : qui fait horreur, c'est-à-dire qui cause un dégoO.t
violent faisant se dresser les cheveux. 2. Auguste : sacré, vénérable. 3. Hôte :
signifie à la fois celui qui reçoit et celui qui est reçu; il désigne les deux personnes
unies par les liens de l'hospilalilé. (Rapprocher hospice, hôpital, hô!el.) 4. Phéa-
ciens : peuple qui, <l'après Homère, aurait habité une île de là mer Ionienne.
Lee Idées : 1, Le réveil d'Ulysse; le sang-froid de Nausicaa.·
2, En quoi le discours d"Ulysse est-il à la fols émouvant et plein d'adresse '/
3. La pitié de Nausicaa.