Page 173 - La Lecture Expressive
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            Lecture    83.  Mowgli  chez  les  Loups  <fin)

                                      II

            1.  En efîet, devant lui, s'appuyant à une branche basse, se tenait
          un bébé brun, tout nu, qui pouvait à peine marcher, le  plus doux, le
          plus pote1é petit <l'Homme  qui fût jamais venu la  nuit à  la  caverne
          d'un loup.  II leva les yeux pour regarder père Loup en face et se mit
          à  rire.
           2.  cc  Est-ce  bien  un petit <l'Homme  ?  dit mère  Louve.  Je  n'en ai
         jamais vu. Apporte-le ici...  Qu'il est mignon ! qu'il est nu ! Et qu'il
         est brave ! »
           Le  bébé  se  poussait  entre  les  petits,  contre  la  chaleur  du  flanc
         Uède  : cc  Ah ! ah ! il  prend son repas avec les autres ... Ainsi, c'est un
         petit  d'Homme.  A-t-il  jamais  existé une  louve  qui  pût  se  vanter
         d'un petit <l'Homme  parmi ses enfants? ... »
           3.  Le  clair de  lune s'éteignit à l'entrée de  la caverne, car la grosse
         tête  carrée  de  Shere  !<!han  en  bloquait  l'ouverture  et  tentait  d'y
         pénétrer.
           « Sherè  ~han  nous  fait  grand  honneur,  dit  père  Loup,  les  yeux
         mauvais.  Que veut Shere  ~han ?
           -  Ma  proie.  Un petit d'Homme a  pris  ce  chemin.  Ses  parents se
         sont enfuis.  Donnez-le-moi !
           -  Les Loups sont un peuple libre, dit père Loup.  Ils ne prennent
         d'ordre  que  du  Conseil  supérieur  du  clan 1,  et  non  d'un  tueur  de
         bœufs plus ou moins rayé. Le  petit d'Homme est  à  nous.  n
           4.  Le  rugissement  du  tigre  emplit  la  caverne  de  son  tonnerre.
         Mère  Louve  secoua  ses  petits  de  son  flanc  et  s'élança,  ses  yeux,
         comme  deux lunes vertes dans les  ténèbres,  fixés  sur les  yeux flam-
         bants de  Shere Khan ...  Shere  ~han se  recula hors de  l'ouverture, en
         grondant ; et, quand il  fut à l'air libre, il cria  :
           cc  Nous verrons ce  que dira le  clan, comment il prendra cet élevage
         du petit <l'Homme. Le petit est à moi  ; et sous ma dent il faudra bien
         qu'à la fin il tombe, ô voleurs à queues touffues  !. ..  o
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