Page 41 - Historique du 7ieme bataillon Chasseurs Alpins
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HISTORIQUE  DU  7•  BATAILLON  DE  CHASSEURS  ALPINS   25

                abris  allemands  d'où  elles  nous  rapportent  quelques  vivres  et  des  quan-
                tités  de  manteaux  et  couvertures  nécessaires  pour  nos  blessés,  que
                l'excessive  fraîcheur  des  nuits  fatigue  énormément.
                    «  Vers  1 O  heures,  les  communications  par  signaux  se  rétablissent
                avec  le  bataillon.  On  nous  prome:t  pour  le  soir  un  marmitage  écrasant.
                Le  capitaine  donne  alors  l'ordre  de  tirer  successivement  deux  fusées  à
                chaque  coin  du  carré  pour  permettre  à  l'artillerie  de  régler  son  tir  le
                plus  serré  possible,  la  ligne  d'investissement  s'étant  beaucoup  rappro-
                chée.  Puis,  les  prisonniers allemands  sont  rassemblés  et  montrés  de  loin
                aux  officiers  du  bataillon.
                    «  Le  soir,  le  bombardement  exécuté  par notre  artillerie  est effroya-
                ble.  Au  sud-ouest,  le  bois disparaît à  vue  d'œil.  Par la  route de  1.000/8,
                une  assez  grande  quantité  d'allemands  s'enfuient et sont  salués  au  pas-
                sage  pas  nos  coups  de  fusils  qui  en  tuent  plusieurs.
                    «  Le  carré  est  battu  en  permanence  par  une  grêle  de  pierres  et
                d 'éclats.i... la  fumée  et  la  poussière  sont  compactes  et  pénibles.  Grâce
                aux  abris  solides  et  surtout  à  l'extraordinaire  précision  du  tir  de  notre
                artillerie,  nous  n'avons  cependant  aucun  accident  à  déplorer.
                    «  A  18  heures,  l'artillerie  allonge  son  tir  et  à  18  heures  15,  la
                compagnie  REGAUD  débouche  en  trombe  dans  la  petite  clairière.  La
                liaison  s'établit avec  le  capitaine  ÎOURNADE,  d'une  part,  et  le  7°  bataillon
                d'autre  part;  le  détachement  est  délivré.
                    «  Pendant  ces  quatre  jours  d'investissement,  le  détachement  a
                perdu  2  tués  et 3  blessés,  personne  n'est .resté  entre  les  mains  de  l'en-
                nemi.  Il  a  infligé  à  ce  dernier  des  pertes  sérieuses,  tant  en  gros  le  jour
               de  l'attaque  allemande  qu'en  détail  au  cours  de  patrouilles  journalières
                menées  par  les  hommes  avec  un  entrain  et  une  audace  extraordinaires.
                Il  a  fait  en  tout  10  prisonniers,  capturé  1  mitrail:leuse,  environ  4.000
               cartouches  et  plusieurs  fusils  dont  les  sentinelles  et  les  patrouilles  ont
                été armées,  donnant  ainsi  un  précieux  renfort de munitions.
                    «  Les  véritables  artisans  de  la  défense  du  détachement  ont  été
                les  lieutenants  MOREAU  et  GUILLERMET.  Par  leur  impressionnante  bra-
                voure,  leur  activité,  leur  joyeuse  crânerie,  ils  ont  obtenu  des  chasseurs
                un  rendement inappréciable.  Le  lieutenant  BuRDALLET,  par  son  dévoue-
                ment  de  tous  les  instants,  par  sa  conscience  qui  en  faisaient  un  précieux
               sous-ordre,  a  rendu  les  plus  grands  services.
                    <<  Enfin,  l'aspirant  ÎHIVEAUD,  chargé  de  1 'organisation,  de  la  dé-
               fense,  d'une  partie  très  faible  du  carré,  l'a  remarquablement  exécutée
               et,  par  son  entrain,  sa  belle  tenue  au  feu,  s'est,  malgré  sa,  jeunesse,
               imposé  à ses  hommes  comme  un  vrai  chef  ».
                    Pour  commémorer  ce  bel  exploit,  le  général  DE  MAuo'HuY,  com-
               mandant  la  7•  armée,  décide  que  la  6°  compagnie  du  7°  B.  C.  A.  s'ap-
               pellera  désormais:  «  Compagnie  Sidi-Brahim  ».
                    Une  magnifique  citation  vient  couronner  ce  beau  fait  d'armes:

                   «  Après  avoir  expu,lsé  l'ennemi  de  plusieurs  lignes  de  tranchées  et  entraî-
                née  par  son  ardeur  dans  la  poursuite,  s'est  subitement  trouvée  cernée  dans  une
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