Page 40 - Historique du 7ieme bataillon Chasseurs Alpins
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21 HISTORIQUE DU 7" BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
sieurs patrouilles envoyées leur tuent une quinzaine d'hommes, mais
n'empêchent pas le passage des renforts qui continuent toute la nuit.
<< Le 16 juin, au matin, le sous-lieutenant MOREAU et quelques
hommes surprennent un détachement composé d'une vingtaine d 'alle-
mands commandés par un sous-officier. Le groupe MOREAU se préci-
pite, leur tue 2 hommes, en blesse grièvement 2 autres et ramène 3
prisonniers; le reste s'enfuit.
« Cependant, le brancardier MALFAY étant allé soigner un blessé
à une centaine de mètres de nos lignes se trouve subitement nez à nez
avec un allemand. Bien que sans armes, il s'empare de lui et le ramène
prisonnier.
<< A 10 heures, J.e détachement communique par signaux avec le
bataillon. Nous apprenons qu'il attaque le soir même après un sérieux
bombardement. L'attaque se déclanche, nous ne pouvons savoir ce
qui se passe... Puis le silence se rétablit au coucher du soleil. Pour
remercier nos camarades et leur dire notre foi dans le suocès final, les
àeux clairons du détachement sonnent la Sidi-Brahim.
« A 21 heures, nouvelle attaque; nous entendons le refrain du
13° B. C. A., puis la charge, la fusillade, les mitrailleuses et encore
une fois le silence se rétablit. Le détachement conserve son exceHent
état moral, mais un profond découragement s'empare des blessés, dont
la plupart délirent toute la nuit.
« Vers la fin du bombardement un prisonnier a été fait. Pendant
la nuit, les allemands travaillent ferme sur notre front ouest, à environ
150 mètres au-dessous de nous, protégés par une ligne de tirailleurs.
Ces derniers montent peu à peu vers nous et deviennent très gênants.
La projection d'une quinzaine de grenades à main les refoule précipitam-
ment.
« La ligne d'investissement allemande est alors la suivante: au
nord, tranchées du Bois en Brosse; à l'est, une série de postes qui vont
jusqu'aux Epaulettes et comprennent, au dire des prisonniers, environ
une compagnie; au sud. tranchées du Bois-Inférieur; à l'ouest, travaux
de la route de 1.000/8.
« La question des vivres est devenue délicate depuis le matin;
les hommes sont fortement rationnés: une boîte de conserve pour 5,
sans pain, ni biscuit. Le détachement a pu heureusement s'assurer de
haute lutte la possession d'une source à environ 100 mètres idu carré.
« Entre temps, le mitrailleur prisonnier a instruit une équipe de
mitrailleurs qui est placée sous .la direction du lieutenant Mo REAU. Un
emplacement est organisé pour la pièce à ! 'angle S.-0. du carré, flan-
qu.ant ainsi le côté faible de la position.
« Ce·lle-ci devient d'ailleurs de plus en plus forte, tranchées pro-
fondes. postes d'écoutes poussés loin et reliés par des boyaux. Une
attaque par surprise est devenue impossible. De plus, une incessante
circulation de patrouilles a lieu sous la direction généra.le du sous-lieu-
tenant MOREAU. Elles harcèlent l'ennemi, lui enlevant des sentinelles,
attaquant et mettant en fuite ses patrouilles, allant jusqu'à fouiller des