Page 38 - Historique du 7ieme bataillon Chasseurs Alpins
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22 HISTORIQUE DU 7° BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS
La ligne ennemie s'est immédiatement refermée sur les éléments
qui ont passé le ravin. La liaison, activement recherchée, ne peut être
réalisée, la lisière du Bois-Inférieur étant garnie sur tous ses points. La
6° compagnie et une partie des 1 '" et 4•, se trouvent donc encerclées.
Pendant 4 jours et 3 nuits, malgré }e manque de vivres et de
munitions, cette petite troupe résiste héroïquement à toutes les entre-
prises d'un ennemi agressif et bien supérieur en nombre.
Emules de leurs aînés de 1845, et .animés du même esprit de
sacrifice, cc ils ont juré de mourir plutôt que de se rendre ».
Un seul document pourra donner une idée des merveilleux exploits
accomplis pendant ces 4 jours, c'est le rapport du capitaine comman-
dant la 6° compagnie au lendemain de sa délivrance.
Laissons donc la parole au capitaine MANHÈS.
Rapport du capitaine MANHÈS, commandant la 6° compagnie du
7• B. A. C.:
c< Le 14 JUITI, à 15 heures 30, la 6° compagnie sort des tnanchées
de dép.art en colonne de peloton. Elle traverse rapidement une première
bande de terrain, jusqu'à la clairière de Wüsten-Runz. Dans la clairière,
le peloton de tête se déploie en tirailleurs.
« A ce moment, la compagnie est soumise à un feu violent d 'infan-
terie, partant de la lisière du Bois-Inférieur, 'd'où l'ennemi, debout et à
genou sur le parapet des tranchées, exécute un tir efficace. En arrivant
au ravin, 2 mitrailleuses se dévoilent et infligent à la compagnie des
pertes sensibles. Le peloton de tête s'arrête et se oouche; grâce à ! 'éner-
gie et à la bravoure personnelle du lieutenant ÜUILLERMET, les hommes
couchés ouvrent le feu sur les tireurs allemands qui disparaissent immé-
diatement.
« Pendant ce temps, Je capitaine envoie l'ordre à la section DURET
de déborder le front ennemi par la droite. En liaison avec une des sec-
tions de tête, elle enlève, malgré la disparition de son chef blessé, la
tranchée en V et des abris sous rondins.
« Entraînés par l'exemple de leurs chefs, renforcés par les sec-
tions de soutien qui se déploient à leur tour, les chasseurs reprennent
leu,r mouvement en avant. Les tranchées de la lisière sont enlevées, 2
mitrailleuses prises, plusieurs prisonniers emmenés vers l'arrière. L'en-
nemi s'enfuit à travers bois, vigoureusement poursuivi p.ar la compa-
gnie. L'adjudant SOPIN a été blessé, plusieurs sergents tués avant
d'entrer dans le bois.
« Deux sections de la 4• compagnie qui appuyaient le mouvement,
lieutenant BuRDALLET et sous-lieutenant FouQUES, rejoignent la 6"
compagnie et la suivent. Arrivée à la lisière du bois, face au Bois en
Brosse conformément aux ordres reçus la oompagnie s'arrête, s'organise
rapidement sur p,lace, les deux sections de la 4" en échelon à gauche.
Une fusillade qui décroît d'ailleurs assez rapidement part du Bois en
Brosse. Le sous-lieutenant DE BENOIST est blessé trois fois. L'aspirant
MARTIN, de la 6°, l'adjudant Coux, de la 4• et plusieurs chasseurs sont