Page 94 - Histoire de France essentielle
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Lectures. • - 88 — LES TEMPS MODERNES.
3g° Lecture. —
Paris assiégé
par
Henri IV.
Les Ligueurs, déplus
en plus violents et
surexcités par des pré
dicateurs exaltés, do
minaient dans Paris.
Le légat du pape lui-
même encourageait la
résistance. Quiconque
Fig. 84. — Henri IV, an siège de Paris, laisse sortir parlait de traiter avec
les bouches inutiles. le Bourbon était décla
ré. coupable de péché
« Le Béarnais est pauvre; s'il le pouvait, mortel.
il ferait davantage. »
La famine ne tarda
pas à être affreuse.
Chevaux, ânes, chiens, rats, tout ce qui avait vie servit de nourriture.
Quelques-uns mangèrent une sorte de pâle laite avec de l’ardoise et
des os pulvérisés : ils en moururent. Chose horrible, une mère
dévora son enfant ! Chaque jour voyait périr de nombreuses victimes.
Ces maux touchaient vivement le cœur du bon roi Henri. « .l’aime
rais mieux n’avoir point de Paris, disait-il, que de l’avoir ruiné par
la mort de tant de personnes, » Il laissa sorlir toutes les bouches inu
tiles, fit grâce à de pauvres paysans arrêtés pour avoir tenté d’in
troduire du pain dans la ville et leur donna tout l’argent qu'il avait
sur lui, en regrettant de ne pouvoir faire mieux.
4oe Lecture. Les paysans ont droit de porter
le chapeau.
Par une de ses ordonnances, Henri IV décréta que les paysans pou
vaient, à l’avenir, porter vêtements de couleur, manteau et chapeau à
leur fantaisie. C’était leur dire : « Tous êtes des hommes comme les
autres. »
Quand la nouvelle fut connue, les bonnes gens ne comprirent pas
tout d’abord et n’y firent guère attention. Ils étaient habitués à leur
vieux costume. — « Le roi nous donne permission de porter des