Page 96 - Histoire de France essentielle
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Lectures.               — 90 —          LES TEMPS MODERNES.

             chapeaux, disait un des malins du village. C’est bien; nous donne-t-il
             aussi de l’argent pour en acheter? »
               Mais les femmes prirent autrement lachose. Et, au fond, elles eurent
                                                 raison. Elles trouvèrent,
                                                 avec leur instinct sûr,
                                                 qu’à prendre un cos­
                                                 tume d’hommes libres
                                                 lespaysansse sentiraient
                                                 relevés aux yeux des
                                                 autres et à leurs pro­
                                                 pres yeux. « Nous vou­
                                                 lons, dirent-elles, que
                                                 nos hommes soient ha­
                                                 billés comme des bour­
                                                 geois. » Elles complo­
                                                 tèrent entre elles, prê­
                                                 chèrent leurs maris ;
                                                 bref elles l’emportèrent.
                   Fig. 80. — Henri IV s'eliquiert du sort
                           des paysans.          En sorte qu’à l’une des
                                                 grandes fêles de l’été on
                « Vive Dieu ! s'en prendre à mon peuple,   vit une douzaine de pay­
                 disait-il, c'est s'en prendre à moi-   sans, les plus aisés du
                 même. »
                                                 village, venir à l’église
                                                 en vêtements de grosse
             couleur, bleus ou rouges, avec de larges chapeaux. Quelle rumeur
             sur la place! Les uns riaient, les autres regardaient avec envie. Mais
             la plupart des nobles des environs étaient furieux. Ils prétendaient
             que tout était perdu, « si l’on se mettait à décrasser les vilains ».
                                         (Ch. Delon, Les Paysans.)




              Questionnaire. — 1. Pourquoi ltenri de Navarre n’est-il pas aussitôt re­
             connu roi? — 2. Pourquoi se retire-t-il en Normandie?— 3. Comment met-il
             fin à la lutte et arrive-t-il, peu à peu, à être reconnu roi par tous? — 4. Com­
             ment chasse-t-il les Espagnols?— 5. Que savez-vous et que pensez-vous de
             l’édit de Nantes? — 6. Parlez de l’œuvre de réparation accomplie par Henri IV
             et Sully. — 7. Partagez-vous le mépris de Sully pour l’industrie? Pourquoi?
             — 8. Quels étaient les projets de Henri IV? — 9. Dites la cause de son assas­
             sinat. — 10. Comment vous expliquez-vous la grande popularité de Henri IV?
             —11. Rappelez quelques faits qui témoignent de sa bonté. — 12. Qu’enten­
             daient les nobles en disant que « tout était perdu, si l’on se mettait à dé­
             crasser les paysans »? — 13. Henri IV fut-il un roi absolu? Justifiez votre
             réponse.
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