Page 101 - Histoire de France essentielle

LOUIS XIII. — 95' — Histoire-Texte.

la mer, empêcha les Anglais de secourir la place. Après qua­
torze mois de souffrances héroïquement supportées, les Rochel-
lois ne furent plus que « squelettes, morts respirants plutôt
qu’hommes vivants ». Ils durent se rendre. Par la paix d’Alais,
Richelieu leur enleva les places fortes, mais leur laissa-la li­
berté religieuse et ne leur ferma ni les honneurs ni les fonc­
tions publiques. Il donnait là, lui cardinal, un bel exemple
de modération et de tolérance.
14. Abaissement des grands. — 11 s’attaqua ensuite
aux nobles. Il fit tomber sans pitié les têtes des conspirateurs
et des violateurs des édits royaux. Le comte de Chalais com-
plote contre lui; Boutteville se bat en
duel malgré les édits; le due de Mont­
morency, le plus grand seigneur du
royaume, soulève la province dont il
est gouverneur; le marquis de Cinq-
Mars s’entend avec les Espagnols pour
renverser le ministre : tous sont déca­
pités. La reine mère est contrainte de
s’exiler. Enfin les forteresses féo­
dales, qui servaient d’abri aux rebelles.
sont rasées. Les gouverneurs des pro­
vinces, tous de haute noblesse, conser­
vent leur titre; mais,- à côté d’eux, des
agents dévoués, les Intendants, sortis
des rangs du tiers état, exercent toute
Fig. 92. — Costume
sous Louis XIII. l’autorité.
15. Abaissement de la maison d’Autriche. — Riche­
lieu reprit contre l'Autriche la politique de Henri IV et de
François Ier. L’empereur d’Autriche voulait étendre son auto­
rité sur toute l’Allemagne et écraser le protestantisme dans ce
pays. Il en résulta une longue guerre, la guerre de Trente
ans. Richelieu soutint d’abord secrètement tous les adver­
saires de la maison d’Autriche; puis, la France pacifiée, il
intervint directement. Nos insuccès du début permirent aux
ennemis d’approcher à vingt lieues de Paris. Mais nos armées
reprirent l’avantage et conquirent l’Az'fois. V Alsace et le
Roussillon.