Page 66 - Histoire de France essentielle
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Lectures.               — 60 —                 MOYEN AGE.

              doute, l’Église, la seule autorité de ces époques troublées, s’efforce d’adou­
              cir les violences en prêchant la fraternité, de consoler les opprimés en
              leur promettant une vie meilleure, mais « profondément mêlés au
              monde féodal », les évêques et les abbés, possesseurs de domaines con­
              sidérables, sont aussi souvent des maîtres tyranniques.
                Vers le xi1' siècle, la formation des Communes est la première tenta­
              tive A’affranchissement populaire. Le roi et le peuple s’unissent contre
              le seigneur, leur ennemi commun. Les corps de métiers commencent
              à former Aes confréries, d'où sortiront les corporations avec leurs pri­
              vilèges. La vie devient un peu plus douce.
                La puissance des rois Capétiens croit de jour en jour et atteint son
              apogée au xmc siècle, sous saint Louis. Le commerce et l’industrie
              prennent un grand développement; la langue, grossière à l’origine,
              devient littéraire et « court parmi le monde »; l'Université de Paris
              est la plus célèbre de l’Europe; l’architecture ogivale arrive à sa per­
              fection [cathédrales de Paris, d'Amiens, de Reims, de Bourges, de
              Sens, etc ).
                Avec Philippe le Bel, la royauté se rend indépendante de la papauté,
              et la nation est associée dans une certaine mesure au gouvernement
              (États généraux).
                Mais l’horrible guerre de Cent ans arrête de nouveau la prospérité
              de la France. Du moins, de l’excès des maux sort un bien précieux :
              les Français commencent à sentir qu’ils sont les enfants d’un même pays.
               ■ Enfin, Louis XI relève la France de ses ruines, réduit définitivement
              la féodalité à l’impuissance et constitue la royauté moderne et la na­
              tion française.

               Questionnaire. — 1. Nommez l’autorité qui domine au moyen âge jusqu’à
              saint Louis. — 2, Parlez des corporations, de leur origine. — 3. Qu’entendez-
              vous par architecture ogivale? —- 4. A quel genre appartient la cathédrale
              de Reims? (Voir fig. 60.) Votre église? — 5. Dans nombre de villes, on
              trouve la rue des Tanneurs, la rue des Bouchers, etc.; trouvez la raison de
              ces dénominations. — 6. Donnez l’origine du mot livrée (voir lecture : La
              corvée au moyen Age). — 7. En quoi consistait la corvée? — 8. Parlez :
              1° du matériel agricole du moyen âge; 2° des superstitions relatives à l’agri­
              culture. — 9. Connaissez-vous quelques préjugés et superstitions locales?
              Nommez-les et dites ce que vous en pensez. — 10. Les superstitions vont-
              elles en augmentant? Pourquoi? — 11. Avez-vous entendu parler des loups-
              garous? des devins? des jeteurs de sort? des rebouteurs? des remèdes de
              commère? Votre opinion à ce sujet. — 12. Dites ce que vous savez dejla vie
              du peuple au moyen âge. —13. Qu’est-ce qui contribue à l’améliorer?

                                 FIN DU MOYEN AGE.
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