Page 28 - Histoire de France essentielle
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Lectures. 22 LES CAROLINGIENS.
10e Lecture. — Les Normands.
Ces barbares étaient matelots et soldats tout ensemble. Dans les nuits
orageuses, quand les marins des autres peuples se hâtent de chercher
un abri et de rentrer au port, ils mettent toutes voiles au vent, ils
font bondir leurs frêles esquifs sur les Ilots furieux; ils entrent dans
l’embouchure des fleuves avec la marée écumante et ne s’arrêtent
qu’avec elle; puis ils remontent le fleuve et ses affluents jusqu’au
Fig. 27. — Les vaisseaux normands.
cœur du continent, sur leurs longues et sveltes embarcations aux deux
voiles blanches, à la proue aiguë, à la carène aplatie, sur leurs dragons
de mer à la tète menaçante. Leurs chefs étaient les Rois de la mer, qui
rie cherchaient jamais refuge sous un toit et ne vidaient leur cornet
à boire auprès d'aucun foyer.
(Henri Martin.)