Page 235 - Guide Agricole 1966
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230 L'ORGANISATION ET L'AVENIR
LES DROITS ET LES DEVOIRS DU COOPÉRATEUR
La coopérative est un arbre : si ses racines pourrissent
elle ne portera pas de fruits et mourra
La discipline que doivent s'imposer Qu'il sache, en outre, qu'en fin de
les coopérateurs doit être une disci- compte, il en est responsable.
pline de groupe orientée vers un but Tout sociétaire est responsable des
précis : garder et conquérir une place dettes sociales jusqu'à concurrence
durable et importante dans la pro- de 2 fois le montant du capital qu'il
duction nationale. a souscrit ou qu'il aurait dû souscrire.
Les autres producteurs, commerçants Cette responsabilité est encore fixée
ou industriels ont déjà, depuis long- à 5 fois le montant des parts pour
temps, commencé à s'organiser : les dettes contractées par la coopé-
les sociétés fusionnent, se concentrent rative avant le 31 décembre 1961.
se spécialisent. Il devra en être de Elle est, en outre, totale et solidaire
même des producteurs agricoles. Un en cas de prêt à long terme du
moyen leur est offert : se grouper crédit agricole.
en société. Une coopérative agricole Tout sociétaire pourra donc, si sa
est une société où les sociétaires par- coopérative doit se liquider en déficit,
ticipent, plus que dans les autres être amené à désintéresser, sur ses
formes juridiques de société, à la propres deniers, les créanciers de sa
gestion et aux bénéfices. coopérative. Il a donc le plus grand
intérêt à la surveiller. En contre-
partie, il pourra, si la liquidation
Encore faut-il qu'ils fassent est bénéficiaire, recevoir une partie
l'effort de s'informer du « com- de l'excédent d'actif net qui pourra
ment gérer ». Ils sont tenus de être réparti entre tous les sociétaires.
respecter les statuts : encore
faut-il qu'ils les lisent. Ils ont
un pouvoir de contrôle absolu
sur les administrateurs, encore
faut-il qu'ils les écoutent quand
ceux-ci viennent rendre compte
de leur gestion.
Il est évidemment hors de ques-
tion de tenir les rênes trop
serrées : une certaine liberté
doit être accordée à ceux qui
ont des responsabilités mais cette
liberté ne doit pas être la cause
d'une véritable démission de la
part du sociétaire.
Le producteur ne doit jamais
oublier qu'il s'agit de « sa pro-
priété » qui revalorise « sa
production » et dans laquelle il
investit « ses capitaux ».