Page 29 - Coeurs Vaillants Num 19
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 Ri°ifUAE D UN MOULIN a
 BLÉ A « CALOTTE TOUR­
 NANTE ».
 •• O U LI N/â wra? E TERRE A FLEUR D’EAU                           LES PAYS-BAS
 Treillis pour déploie-
 mer>t de la voilure.

 Axe d'ailes et roue   L de cela deux mille ans environ, la ligne du rivage s’éten-   Avec le XXe siècle, le combat a changé de tournure.
 dentée principale.  froite de la France au Danemark. Et puis la barrière de   Des machines nouvelles sont apparues grâce auxquelles il a
     [fut grignotée par les eaux. A un endroit plus faible, elle   été possible de mener à bien une tâche aussi gigantesque que
 A"e? de poutre avant.
 Patin de frainage sur   et la mer s’engouffra. Les terres de l'intérieur furent sub-   l'assèchement de la mer intérieur du Zuyderzée dont nous par­
 Les moulins à   kes et emportées. Cette région aux contours fuyants et   lions plus haut. Cette fois-ci, ce sont 220 000 ha de terres culti­
 vent des paysa­  roue dentée.  [devint la Hollande. Et ses habitants commencèrent une   vables qui vont être récupérés.
 ges hollandais
 |   sont avec les  Levier de frein entraîné   bans merci non pour conquérir mais bien pour reconqué-
 I   canaux des as­  par câble.  k terres volées par la mer.       FAIRE REVIVRE LA TERRE
 pects typiques   [te lutte dure encore de nos jours.    Il ne faut pas croire que pour créer un polder il suffit de faire
 des Pays-Bas.
 s   II en reste  ■ peuple qui vit, construit son avenir  une digue, puis de pomper l’eau qui se trouve à l’intérieur pour
 ’   encore un mil-                                    la rejeter à la mer. Ceci fait, vous héritez d'une terre stérile et de
 |   lier protégés  Itte phrase est inscrite sur un monument élevé au centre   longs et coûteux travaux sont encore nécessaires avant qu’elle
 :   par une société  Traverse et arbre   K plus grande digue hollandaise. C’est celle qui ferme le   ne devienne une province riche. Autrefois, c'étaient les pre­
 des « Amis   rotation.  Eerzée. Elle a 32 kilomètres de long. Ce n'est pas la seule   miers cultivateurs, les colons, qui se chargeaient de ce travail
 des Moulins »,   [qu'en tout 1 800 kilomètres de digues et de dunes s’ali-   de mise en valeur. Cette première génération s’épuisait au
 car ils sont un   Chemin de roulement de  Lt le long des côtes. Sans ce système, la moitié du pays   travail jusqu’à la mort, la seconde était aussi condamnée à une
 patrimoine tou­  la calotte.
 ristique. En   listerait pas !                        vie de souffrance ; la troisième génération seulement profitait
 France, nous   Lis pourquoi les Hollandais ont-ils entrepris ce combat de   du travail. Aujourd’hui tout est changé. C'est l’État qui prend
 les avons pres­  Pignon à lanterne  |nt? Tout simplement parce que la population augmente   à sa charge les premières mesures. C’est lui qui en porte la
 que tous laissés   Llièrement et qu'il faut bien trouver de l'espace (pensez que   responsabilité. Ensuite, seulement, la terre prête pour la char­
 stupidement   Fensité est de 300 habitants au kilomètre carré, contre 85   rue est louée en lots à des cultivateurs qui ont déjà fait leurs
 disparaître,   ir la France).                         preuves. Quels sont ces travaux multiples qui prennent des
 malgré l’atmo­  Transmission de   frein.  [lors, sans désemparer, de siècle en siècle, les Hollandais   années après l’assèchement proprement dit?
 sphère de paix   Pignon à lanterne                      D’abord le dragage. Le sol découvert par la mer est spon­
 qu ils donnent   sont attelés à cette tâche gigantesque. Contre un si coriace   gieux et même incapable de porter le poids d'un homme. Il faut
 à tout paysage.   lemi, ils n'ont eu au début que de pauvres moyens. Mais le
 Ces moulins,   irage suppléait à la technique.        le drainer en creusant des centaines de rigoles.
 suivant leur uti­  haque mètre grappillé était consolidé et défendu contre   Ensuite les premiers chemins apparaissent, les premiers
 lisation, se divi­  its et marées.                    ponts s'élèvent. On commence à avoir un terrain praticable,
 sent en deux                                          si le paysage n’est pas encore tout à fait humain.
 catégories : les   're vertical   de trans­             En troisième lieu, il convient, le sol commençant à être des­
 « moulins de   lésion.                                salé, à planter quelques végétaux spéciaux qui le fixent et
 polders » (envi­                                      empêchent la prolifération des mauvaises herbes. Quelque­
 ron 700), servant   ’ules   moudre                    fois, la terre cultivable se trouvant enfouie à une profondeur de
 à l'assèche­  liées
 ment des terres                                       un mètre, il faut un labourage spécial pour la faire remonter
 basses des                                            à la surface et, au contraire, enterrer la couche superficielle
 « polders » ga­                                       de sable.
 gnés sur la mer 1                                       Enfin, les architectes et les maçons arrivent; les routes car­
 et à l’épuise- /                                      rossables s'allongent, les fermes et les villages poussent
 ment des eaux /i                                      lentement, mais en bon ordre, les ingénieurs agronomes choi­
 pluviales et de II                                    sissent les cultures qui conviendront au terrain, quelques
 ruissellement Ig
 (voir le croquis //                                   usines apparaissent.
 ci-dessous) ; //                                       L’homme a gagné une bataille.
 les « moulins //                                                                                 H. S.
 d’industrie» //
 servant à la//
 mouture du blé,// I
 au sciage du
 du
 b°i.s, à la fa-gOT
 brication de
 l’huile, etc.  ReboulesUr meUleS à Magasin àb^J
 Construits toujours  ïation à trac-
 v-viibrruits toujours en bois
 mecamsmecompris.ilse répar-   farine.  par
 t on et |SU'Vant leur instruc­  pour .''orientation du   haut ; leur
 tion et leur système d’orienta-   t. Ceux utilisés au sciage du  « «a?ssè» •”
 Îauxen«AOiSKmOdèles princi-   tv ' ’ CU ♦ Palfr°k Sont de ce
 paux . « à arbre », « à calotte   type. Certains très petits, dits   enfin les « moulins-tours » à
 pmonatnte4entraînée extérieu-   moulin à bascule », servent  système de rotation intérieur
 intéXeV<mOU'in-tOUràroue   dJs VaC|dati°n des eaux basses   moulinV^ Ufihsés comm®
 calntt0 ?erS- LeS (< moulins à   moulin à blé, construits en
 Les « Moulins à arbre » les   calotte tournante » sont soit   bnque, et sont très rares
 dIsSxaveCienS’ cer,ai"s datant   de construction basse, soit à   chemIe!’^Utilisés pour ''^sè­
 des XVe et XV|e sièc|es   galerie extérieure servant à   chement des polders, sont en
 lient entièrement sur un'pivot  LanfîntttlOn et Perrnettant de   bms recouverts de chaume, et
 capter le vent beaucoup plus  NordeJen,contrent que dans le
 Mord de la Hollande.
 SCHÉMA D’UNE CHAINE   ua.H.gÿ
 mou*-'ns DE pol-   POLDERS. —2. CANAUX
 OERS » POUR L'ASSE­  inteRMÉD|a1rescanaux  A. Moulin «à arbre » ancien.
 CHEMENT.  BA.SSIN MARITIME. _ 4  B- Bas moulin à « calotte
 OfGUE PRINCIPALE.  tournante », recouvert de
 chaume.
 c. Moulin « à galerie exté­
 rieure ».
 Dl*Peu* moulin « à bascule
 et arbre ».
 E v"°u!'n octogonal recou.
 ■à




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