Page 14 - Coeurs Vaillants Num 08

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saint. Il semble, si l'on en croit la tradition, au XV" siècle, lors d'un siège, Français et
que c'est en 507, lors de la bataille de Vouillé, de queue fut une copie de la chasuble rouge Anglais échangèrent la couleur de leur
près de Poitiers, que Clovis fit hisser la de saint Denis (e). Louis VI le Gros la leva croix. Les Français conservèrent la blanche
chape bleue de saint Martin (b) sur une pour la première fois contre l'empereur comme signe distinctif jusqu’à la Révolu­
hampe. Plus tard, la chape de saint Martin, d’Allemagne prêt à assiéger Reims. Cette tion. Les bannières des seigneurs reprodui­
ou une copie, fut aussi de la bataille de oriflamme fut levée jusqu'en 1386, vingt et saient toutefois leurs blasons. Par exemple,
Poitiers, en 732. Elle est aussi signalée dans une fois pour 17 guerres et 4 croisades. la bannière de Mathieu II de Montmorency
les batailles en 838, 1043, 1066 et 1195. Dès Louis VI ou Louis VII, il semble avait à l’origine un seul alérion par quartier.
Donc, dès l'origine de notre histoire, appa­ qu'apparaît la bannière royale bleue à fleurs Mais ayant conquis à Bouvines, en 1214,
raît le bleu comme couleur nationale. de lys or (b). Le bleu aurait été emprunté à 12 bannières ennemies, il augmenta orgueil­
Curieusement, l'on retrouve notre trico­ la bannière de saint Martin et la fleur de lys leusement sur son blason le nombre des
lore actuel dans les houppes des oriflammes à celle qui terminait le spectre. alérions de 12, soit 16 au total. La bannière
de Charlemagne dont l’on connaît deux Pendant plus de quatre siècles, à dater de de Du Guesclin, blanche avec aigle bicé­
reproductions. 1188, les troupes françaises hissaient un phale noir et bande rouge, est bien
Une autre relique prise comme enseigne drapeau que l'on peut qualifier de national, connue.
blanc à croix rouge. C'est Philippe-Auguste
qui le choisit au camp de Gisors lorsqu'il d. Oriflamme de l’empereur
a. Enseigne gauloise. d’Occident (an 800).
décida de partir pour la croisade