Page 5 - Coeurs Vaillants Num 05
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Cet appareil compliqué est un cœur artificiel. Il
a déjà permis de sauver bien des vies humaines.
Ci-contre, une prise de sang dans ce que l’on
appelle une « banque de sang ».
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LA PEAU DES AUTRES
En 1961, lors de la répétition d'un spectacle de danses dans
les studios de la télévision, eut lieu un accident qui fit beaucoup
de bruit : un incendie se déclara et la grande danseuse
Janine Charrat fut gravement brûlée. Sa vie fut en danger.
Mais un magnifique élan de solidarité se déclencha chez les
autres danseurs. Chacun donna un morceau de sa peau afin
que l'on puisse faire des greffes. Janine Charrat non seulement
fut sauvée, mais sa carrière put continuer. Elle reçut quelque
temps plus tard le « prix du courage français ». Cette fois-ci
encore, la médecine venait de remporter une grande victoire.
Pourtant, la question des greffes est très délicate. Plusieurs
cas nous ont montré que la mort ne voulait pas abandonner
ses proies. Ainsi, des greffes du rein échouèrent alors que les
médecins croyaient tenir la victoire. Cela tient du fait que le
corps humain a tendance à refuser les corps étrangers que
l’on veut lui imposer. Il y a pourtant deux exceptions à cette
règle : dans le cas de frères jumeaux et dans le cas de greffes
de morceaux de peaux.
Pour pouvoir soigner les grands brûlés, le savant Jean
Rostand a proposé que l'on crée ce qui existe déjà dans les
autres pays : une banque de la peau. Notons qu'il existe déjà
une banque du sang et une banque des yeux.
Si cette grande idée était réalisée, soyons sûrs que la méde
cine multiplierait les miracles.