Page 65 - Apiculture Moderne
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LES RUCHES. LES CADRES. LE RUCHER.            61


             On sait que les ruches sont soigneusement gardées à leur entrée
            par des sentinelles qui repoussent impitoyablement toute étran­
            gère. A la moindre alerte elles appellent au secours, et malheur
            à l’abeille qui, par mégarde ou par mauvaise intention, cherche­
            rait à pénétrer dans un autre logis que le sien !
             Au printemps, il est également bon d’agrandir les planchettes
            de vol, car on voit souvent à cette époque, par les mauvais temps,
            des abeilles chargées de pollen et mouillées tomber par terre
            avant d’atteindre l’entrée de leur ruche. Rarement elles se
            relèvent : presque toutes périssent sur le sol.
              L’orientation des ruches variera suivant le climat et la disposi­
            tion des lieux. L’ouverture peut être tournée de n’importe quel
            côté; mais il est essentiel qu’elle soit, par un moyen quelconque,
            abritée contre les grands vents.
              Nous avons dit qu’un espace d’un mètre au moins est néces­
            saire entre chaque ruche. Si l’on dispose d’un parc ou d’un grand
            emplacement, il y aura toujours avantage à espacer les ruches
            autant qu’on le pourra ; ajoutons qu’il est rationnel de n’en réunir
            qu’une petite quantité dans le même endroit. Les plantes melli-
            fères, cela se comprend facilement, seront moins vite épuisées
            sur un même point, et les abeilles, mieux réparties sur une
            grande superficie de terrain, perdront moins de temps dans leurs
            nombreux voyages.
              Mais il est une condition qu’il ne faut pas ignorer, c’est que la
            distance qui sépare les ruches des propriétés voisines et des che­
            mins n’est pas facultative. Elle est rigoureusement fixée par des
            arrêtés préfectoraux et même par des arrêtés rendus par les
            maires après avis des conseils généraux ; mais elle est tellement
            variable que nous ne pouvons donner ici aucune indication pré­
            cise; ainsi, pendant que dans certains départements elle est de
            2 mètres, dans d’autres elle est de 100 mètres ! Il y a assurément
            là une exagération, car dans beaucoup de régions les habitants
            ne possèdent pas une propriété suffisamment étendue pour que
            leurs ruches puissent se trouver dans tous les sens à 100 mètres
            des propriétés voisines, et une pareille distance est tout à fait
            inutile pour assurer la sécurité des voisins et des passants.
            Une semblable condition constitue presque une interdiction défaire
            de l’apiculture à ceux pour lesquels l’élevage des abeilles serait
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