Page 73 - Chartreuse de Vallon
P. 73
62 LA CHARTREUSE DE VALLON
séder, puissent avoir lesdites choses albergées, les tenir,
en user, en jouir, et en percevoir les fruits pacifiquement
et à perpétuité ; et que lesdits albergataires, et après eux
les leurs, plus haut désignés, en fassent perpétuellement
ce que bon leur semblera. »
Cet albergement ne va pas sans conditions, de même
que tous les actes de cette même nature passés en faveur
des individus. Tout d'abord, la communauté doit payer
un droit d'introge de 60 florins, ce qui fut exécuté. Elnsuite,
elle devra aux religieux, chaque année : 1 ° Une cens per-
pétuelle de 30 florins ; 2° Six jours d'auciège sur les pro-
duits des animaux parqués dans le territoire cédé ; 3° La
dîme des nouveaux-nés de ces mêmes animaux ; 4° La
dîme des blés. - Les membres de la communauté pourront
faire paître sur ces terres leurs propres animaux, mais
non ceux des étrangers.
Enfin, dans le but évident d'éviter tout morcellement
de leur domaine, les religieux sanctionnent - comme
d'ailleurs nous l'avons vu déjà pour les alhergements in-
dividuels - que « les albergataires et leurs parents ne
peuvent et n'ont le pouvoir de rien vendre, ni échnnger,
ni aliéner desdites choses qui leur sont albergées, exceptés
aux hommes desdits moines, demeurant dans ledit lieu de
la Rivière de Vallon. »
Ce domaine déjà considérable, sera augmenté plus tard.
à diverses reprises, par exemple en 1616, 1633 et 1662 ;
par suite d'accords entre les PP. Chartreux et les hommes,
ou codiviseurs, de Vallon. Actuellement ceux-ci détiennent
la totalité du territoire des religieux.