Page 18 - Chartreuse de Vallon
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16             LA  CHARTREUSE  DE  VALLON

                         monte  à  la  hauteur  du  rocher  de  «  Brey  »  (15),  puis  des-
                         cend  à  Belmont  (16),  à  «  Gembaz  »  (17),  et  arrive  au  Bre-
                         von,  en  un  lieu  appelé  vulgairement  «  Trues  »  (18).  Cette
                         rivière  sépare  vos  possessions  de  celles  des  séculiers  (19).
                         Elle  suit  le  fil  de  l'eau  jusqu'à  l'embouchure  du  ruisseau
                         qui  coule  au  pré :Million  (20),  puis  se  dirige  vers  l' Aquilon,
                         et  monte  vers  le  rocher  du  «  Chatelard  »,  et  continue  jus-
                         qu'à  un  autre  rocher :  «  Niflon  »  (21).  Elle  prend  ensuite
                         la  direction  d'une  alpe  appelée  «  Vallonnet  »  et  en  suivant
                         les  sommets  des  montagnes,  revient  au  point  de  départ
                         la  montagne  d'Oïl,  nommée  précédemment.
                            «  Que  personne  n'ait  la  présomption  d'exiger  de  vous
                         aucune  chose,  ni  de  vous  imposer  aucune  dîme  sur  les


                         Abbé  d' Aulps,  descendit  cette  limite  jusqu'aux  abords  de  !'Econduit.  Et
                         cela  malgré  le  texte  précis  de  la  bulle  de  Lusius  Ill,  et  une  prescription
                         dt>  500  ans.
                           (15)  Le  "  Rocher  d'Ombre  ».
                            (lû)  Aujourd'hui,  Hémant  d'en-Haut,  Bémant  d'en-Bas.
                           (li)  La  croix  de  Gembaz,  d'après  le  texte  de  Dom  Jean  Collomb,  prieur
                         de  Vallon.
                           (18)  •  Les  Tannes  ».
                            (19)  Il  peut  se  faire  qu'en  1183,  date  de  la  publication  de  ln  bulle,  les
                         PP.  Bénédictins  de  Bellevaux  eussent  d-éjà  remis  une  partie  de  leurs  terres
                         à  des  séculiers  sous  forme  de  contrat  emphythéotique.  Cette  hypothèse  très
                         vraisemblable  expliquerait  ce  passage.
                            (20)  D'après  quelques-uns,  le  •  ruisseau  de  la  cascade  de  sous  le  Frène  ».
                         Mais  il  se1nhle  plutôt  que  ce  soit  cet  autre  ruisseau,  vers  le  Nord,  qui  se
                         dessèche  en  temps  de  fortes  chaleurs Telle  a  été  et  continue  d'être  l'api nion
                         des  habitants  de  Vallon.
                            (21)  Niflon  (la  roche  de  Niflon).  Certains  documents  suppriment  cette
                         borne.  Une  reconnaissance  des  lieux,  faite  en  1722,  par  le  Prieur  et  les
                         rommuniers  de  Vallon,  se  heurta  à  l'opposition  des  habitants  de  Bellevaux.
                         Les  pren1iers  avaient  passé  du  rocher  du  Chatelard,  aux  «  Plagnet1es   :i,   ;
                         puis,  arrivés  au  lieu  dit  :  t<  le  Haut  Reposoir  >>,  ils  s'apprêtaient  à  monter
                         jusqu'au  rocher  de  Niflon.  En  ce  point,  ces  derniers  les  arrêtèrent,  préten-
                         dant  que  les  limites  de  Vallon  n'allaient  pas  plus  haut.  D'après  eux,  la
                         limite  redescendait,  et  tirait  en  ligne  droite  vers  la  fontaine  du  pré  de
                         ~iflo'l,  vers  le  Riondet.
                            Il  existe  donc  deux  interprétations  su,·  cette  partie  des  limites.  La  pre-
                         mière  s'appuie  sur  les  bulles  de  Lucius  Ill  et  de  Sixte  IV,  sur  la  sentence
                         du  juge  Bartholomei  (1358)  et  sur  celle  de  Jean  Collomb,  prieur  de
                         Vallon.  Les  seconds  se  basent  sur  les  indications  fournies  par  1\1'  Benoit
                         ~fagnin,  procureur  des  PP.  Barnabites  de  Bellevaux,  dans  son  rapport
                         fourni  à  la  Chambre  des  Comptes  de  Chambéry,  en  1774,  et  qu'il  fondait
                         sur  une  sentence  d'Amédée  VI  (1377),  confirmée  par  Amédée  VIII,  en
                         1434.  La  première  sentence  a  été  reconnue  authentique  par  sentence  du
                         tribunal  de  Thonon  (1910).
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